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Rock is dead... again...

Ecran sombre. Silence soudain et angoissant. Alternance d'ombres luminescentes et de sombres flashs. Les murs se flétrissent comme la peau agonisante d'un lépreux. Des gouttes noires de crasse et de désespoir suintent du plafond défoncé. Une lampe aux reflets rouges étend son aura fantomatique dans un coin de la pièce délabrée. Une bibliothèque au bois noir recelant quelques livres poussiéreux, ricane de toutes ses dents jaunies à la vue de ce spectacle affligeant et grotesque. Un masque à la fureur démoniaque semble suspendu dans l'air vicié par la puanteur et les fumerolles des encens. Les éclairs suscités par le courroux des éléments donnent vie au regard foudroyant du visage terreux. Un lit, étripé par la violence des cauchemars de la nuit, gît là, pantelant. Le sol est un tapis mouvant d'objets hétéroclites plus ou moins animés : vieux papiers froissés, assiettes fendues, clous rouillées, dents ébréchées, cafards grouillants, déjections immondes de rats... De noires bougies trônent sur un tabouret branlant. Au milieu de ce morbide chaos, souffle une musique aux accents névralgiques. Un être en transe s'agite frénétiquement dans une danse macabre. Bonds spasmodiques, bras incontrôlables battant l'air comme deux haches de guerre vivantes. Veste de cuir ouverte laissant transparaître un torse couvert de cicatrices et tatoué de symboles mystérieusement effrayants. Collier d'acier forgé, collier d'esclave sans maître. Bouts d'acier sacrificiel transperçant les chairs. Néo-punk technomaniaque à double crête : rouge, couleur du sang et violet, couleur de la folie. Yeux exorbités par l'effroi et par la jouissance extatique du mouvement et du bruit musical. Pieds ensanglantés par les chaudes échardes du plancher en décomposition. Douleur d'ivresse mentale, douleur violemment vive et vivante. Souffle, souffle court, souffle haletant. Breathe...Tourbillon, cyclone des points cardinaux. Visions hallucinatoires des portes de l'Au-delà. Bruit saccadé, omniprésent. Crépuscule des anges déchus. Solitudes emplies de démons sautillants. Chaos de trou noir. Chaos de la résurrection. Chaos de la renaissance et du souffle... Silence serein et soudain... Gravité des corps... Néant... Prodigy. Serait-ce un prodige ?

 

The Prodigy @ La Halle Tony Garnier, Lyon, France, 16.04.2015 (Front.jpg

Rest in Peace my cyberpunk friend !

https://www.ouifm.fr/the-prodigy-le-chanteur-est-decede/

Doriane Purple

Commentaires

  • Quelle plume ! Je reviendrai.

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