Soyons réalistes, exagérons l’impossible !







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" Un procès rouvert
Inspiré de faits réels - l'assassinat de Michael Schwerner, Andrew Goodman et James Chaney par des membres du Ku Klux Klan sur une route du Mississippi - ce film combine impeccablement le suspense d'un policier et le réquisitoire antiraciste, montrant l'enracinement de l'intolérance dans l'Amérique profonde. Après Angel heart, qui s'intéressait aux rites vaudous de la communauté noire, Alan Parker continue sa plongée dans le sud des États-Unis, dépeignant cette fois une petite ville, murée dans le silence et la haine, à l'époque de la ségrégation raciale. Willem Dafoe et Gene Hackman, tous deux en grande forme, donnent corps à ce duo de policiers mal assortis - un classique du genre - portés néanmoins par une même passion du métier. Neuf ans après sa sortie, le film fera l'objet d'un épilogue inattendu. Un complément d'enquête entraînera la réouverture du procès, expédié en 1967, des assassins des trois militants, qui se soldera par la mise en cause d'un responsable du Ku Klux Klan."
D'après Arte
Il y a parfois de ces films qui vous laissent cloués sur votre fauteuil de cinéma et qui, des années après, ne cessent de vous étonner, de vous faire réfléchir et qui, parfois vous glacent encore le sang presque 20 ans plus tard par leur actualité encore brûlante... La guêpe (WASP) peut malheureusement toujours piquer durement.
Doriane Purple
Marion Robert Morrison - alias John Wayne - aurait eu 100 ans le 26 mai 2007.
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D' après Arte, émission du 20 mai 2007
Cependant, John Wayne, symbole de l'Amérique pure et dure, fut une victime des dommages collatéraux engendrés par les essais nucléaires de l'armée américaine dans le désert du Névada durant les années 50. En effet, il mourut d'un cancer en 1979, comme la plupart des acteurs du film "Le conquérant", tourné en 1954 dans ces paysages morbides à juste titre, puisqu'exposés aux radiations nucléaires. Il est donc finalement et ironiquement mort pour sa patrie ...
Doriane Purple
Génération perdue des illusions perdues...
"Longue, douloureuse et meurtrière, la Grande Guerre vit s'entretuer des millions d'hommes qui, la veille encore, juraient «guerre à la guerre» . Ils furent les frères d'armes de ceux qu'ils accusaient d'être des militaristes, des chauvins, des bellicistes, et également des millions d'autres qui firent la guerre par devoir ou encore sans trop savoir pourquoi. Passé 1918, devenus anciens combattants, ni les uns, ni les autres ne mirent en doute la légitimité de leur sacrifice; ils avaient combattu pour la défense de la patrie et la guerre qu'ils avaient faite était une «juste guerre» . Pendant cinquante ans, ils n'ont cessé de le répéter."
Marc Ferro, La grande guerre 1914-1918 (idées, Gallimard, 1969)
La chanson de Craonne
1917 - Anonyme
En 1917, après le massacre du Chemin des Dames, où plus de 147 000 poilus furent tués et plus de 100 000 furent blessés en deux semaines, les soldats se mutinèrent dans plus de 60 des 100 divisions de l'armée française. Ces révoltes furent très sévèrement réprimées, en particulier par Pétain (le général Nivelle, responsable de la calamiteuse offensive, ayant été remplacé par le général Pétain) : il y eut plus de 500 condamnés à mort.
Jean de Nivelle (sic) nous a nivelés
Et Joffre nous a offerts à la guerre !
Et Foch nous a fauchés…
Et Pétain nous a pétris…
Et Marchand ne nous a pas marchandés…
Et Mangin nous a mangés ! »
Blaise Cendrars, La Main coupée
Roland Dorgelès, Le réveil des morts
« Créneaux de la mémoire ici nous accoudâmes
Nos désirs de vingt ans au ciel en porte à faux
Ce n'était pas l'amour mais le Chemin des Dames
Voyageur souviens-toi du Moulin de Laffaux »
Louis Aragon, « Plus belle que les larmes », Les yeux d’Elsa
La Chanson de Craonne est une œuvre devenue emblématique de la 1ère guerre mondiale, qui traduit l'état d'esprit des poilus après l'échec de l'offensive française ordonnée par Nivelle au Chemin des Dames dans l'Aisne, au cours de laquelle de terribles combats meurtriers se sont déroulés sur le territoire de Craonne.
La hiérarchie militaire avait offert un million de francs-or et la démobilisation à celui qui lui donnerait des renseignements sur le ou les auteurs, sans succès. Elle resta anonyme. Paul Vaillant-Couturier la popularisa.
"Quand au bout d'huit jours le r'pos terminé
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais c'est bien fini, on en a assez
Personne ne veut plus marcher
Et le coeur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots
Même sans tambours, même sans trompettes
On s'en va là-haut en baissant la tête
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous des condamnés
Nous sommes les sacrifiés
Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve
Soudain dans la nuit et le silence
On voit quelqu'un qui s'avance
C'est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer
Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous des condamnés
Nous sommes les sacrifiés
C'est malheureux d'voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c'est pas la même chose
Au lieu d'se cacher tous ces embusqués
Feraient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendre leur bien, car nous n'avons rien
Nous autres les pauv' purotins
Tous les camarades sont enterrés là
Pour défendre les biens de ces messieurs là
Ceux qu'ont le pognon, ceux-là reviendront
Car c'est pour eux qu'on crève
Mais c'est bien fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève
Ce s'ra vot' tour messieurs les gros
D'monter sur le plateau
Et si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau"
Morts pour la France ?… En tous cas, "fusillés pour l’exemple" et réhabilités seulement 81 ans plus tard en 1998 ! Honneur à la Grande Muette !
Et il ne reste plus, aujourd'hui, qu'une poignée de survivants pour témoigner de ce grand désastre humain qu'est la Grande Guerre, qui continue ailleurs, tous les jours, pourtant, à plus petite échelle...
Doriane Purple
"Vulpis et corvus
Quae se laudari gaudent uerbis subdolis,
Doriane Purple