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  • Julia Roberts à Roland Garros ?!...

    "Manoukian Manœuvre
    Jury populaire
    Figures de l’émission de M6, Nouvelle star, «Dédé» et «Fifi» ont, un an durant et chacun dans leur style, répondu aux défis potaches lancés par Libé.
    RAPHAËL GARRIGOS et ISABELLE ROBERTS
    D’abord il y eut Dédé. Un samedi de 2006, certainement désœuvré, Libération cite, dans la colonne Instants télé, la «déterritorialisation» de Gilles Deleuze évoquée par un certain André Manoukian, juré de Nouvelle star sur M6, au sujet d’une candidate. Et Libération de ricaner : manquerait plus que Dove Attia, autre juré du télé-crochet musical, cite du Spinoza.

    Bing ! Lors de l’émission suivante, André Manoukian cite le nom de Spinoza. Sans qu’aucun arrangement diabolique, ni pacte secret, ni rencontre, ni le moindre contact n’ait eu lieu. Dédé et les «dédéfis» étaient nés. Soit un ping-pong Dédé-Libé ; chacun plaçant des mots, des phrases, des citations à l’invite de l’autre. Ils perdurèrent toute la saison 2006 de Nouvelle star et continuèrent l’année suivante, jusqu’à cet acmé : Dédé arborant, lors de la finale remportée par Julien Doré, lui-même rusé détourneur, un tee-shirt avec le logo de Libération et ce texte : «Cinquième colonne», comme cinquième jury infiltré en loucedé.

    Et puis, il y eut Fifi, Philippe Manœuvre, rédacteur en chef de Rock & Folk. Voilà que cette année, il intègre le jury de Nouvelle star. Séduisant certes, mais on n’allait pas ainsi ôter Dédé à notre affection. Jusqu’au jour où Manœuvre, après la prestation d’une candidate, a cette phrase : «Yasmine, elle a fait à Irène Cara ce que George Bush a fait à l’Irak, elle envahit sans prévenir, elle fout tout en l’air et puis elle dit : "Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?"»Pas mal, quand même, se dit Libération.

    roland-garros-nadal_diaporama.jpg

    Cervelle de canut contre pieds de porc

    Avec la phase des directs de Nouvelle Star s’entament de discrets dédéfis (Dédé qualifiant par exemple le jeune Jules de «crooner Biactol», comme le lui avait demandé Libé). Peu à peu, nous nous rendons à l’évidence : il y a du potentiel chez ce Philippe Manœuvre. Et le 30 avril, nous tentons une première dans l’histoire de la télévision et de la presse écrite réunies : les «dédéfifis» ! Soit, un défi pour Dédé, et un défi pour Fifi. Pour le premier il s’agit de placer «cervelle de canut», vu que Manoukian est né à Lyon, et pour le second «pied de porc de Sainte-Menehould», spécialité culinaire de la ville natale de Manœuvre. Bon, il faut bien l’avouer, alors que Dédé est royal comme toujours, la première fois, c’est raté du côté de Fifi. Verdict de Libération : il doit redoubler ses pieds de porc. La semaine suivante, Fifi part en freeride et se met à filer une métaphore suidée à base de marcassin («J’ai pris un pied de marcassin», dit-il après une chanson), de phacochère et de sanglier. Métaphore suivie jusqu’au déjeuner conclusif des dédéfifis, organisé entre Dédé, Fifi et les auteurs de ces lignes pour un entretien-duel (ci-contre) : «Moi, je vais prendre un cheeseburger au marcassin», indique Fifi.

    Et Libé d’être écartelé : Dédé ou Fifi ? Car de l’un à l’autre, c’est bien l’horrible dualité du monde qui s’incarne et qui nous déchire. Dédé ou Fifi ? L’Arménie de Dédé ou l’Argonne de Fifi ? Papa ou maman ? Le chêne ou le sapin ? Le bordeaux ou le bourgogne ? Ardisson ou Fogiel ? André Manoukian, c’est le jazz ; Philippe Manœuvre, c’est le rock. Le premier est musicien, le second écrit sur la musique. C’est Thelonious Monk contre Keith Richards ou, en l’espèce, Liane Foly, que lança le premier (Dédé, pas Monk), contre les rockers adolescents des BB Brunes, que promut le second via les concerts qu’il organise au Gibus (Fifi, pas Keith). Oui bon d’accord, entre Liane Foly et les BB Brunes, heum, comment dire pour ne fâcher personne ? Ce qu’on va faire, c’est qu’on va prendre les deux, Dédé et Fifi (1).

    (1) Dédé, c’est toi notre préf."

    D'après Libération du 31 juillet 2008

  • Together, forever...

    "Sur le net, Rick Astley ne vous lâchera pas

    par Astrid Girardeau

     

     

    Récemment, peut-être êtes-vous tombé, sans trop savoir comment, sur le clip Never Gonna Give you Up de Rick Astley — une des magnifiques productions dont nous gratifia le trio Stock Aitken Waterman dans les années 80. Peut-être même êtes-vous tombé dessus plus d’une fois. Il ne s’agit pas d’une vanne d’un copain ou d’un blogueur, mais d’un phénomène international, le « Rick Roll ».

    « Rickroller », c’est renvoyer quelqu’un vers la vidéo de Never Gonna Give You Up en faisant un lien sur quelque chose de complètement différent et généralement attrayant comme une sex-tape de Louise Bourgoin ou la bande-annonce de X-files 2. Et c’est devenu ce qu’on appelle un mème, un élément récurrent qui se propage à l’intérieur d’une communauté virtuelle à la façon d’un virus via les mails, forums, sites, etc. Parmi les les plus connus, on peut citer Chuck Norris ou les lolcats. Les principaux créateurs et diffuseurs de mèmes sont les imageboards, des sites communautaires où des milliers d’utilisateurs partagent images et vidéos de façon anonyme. L’ensemble de ces communautés sont d’ailleurs regroupées sous l’entité Anonymous. Né au Japon (avec 2channel), les imageboards se sont multipliés depuis quelques années sur le web anglophone. Et c’est dans le plus célèbre d’entre eux, 4chan que serait né le Rick Roll (une paternité revendiquée par d’autres sites comme GameFAQs).

    En mai 2007, le jour de la sortie très attendue de la bande-annonce du jeu vidéo Grand Theft Auto : San Andreas et alors que le site officiel saturait, un utilisateur a posté un prétendu lien vers la vidéo sur YouTube, renvoyant en fait vers le clip de Rick Atsley. Il s’agit d’une variante du Duck rolling qui de la même façon, renvoie vers une vidéo de canard sur roues (duck on wheels).

     
    Quelques mois après sa naissance, le Rick Roll sortait du chan pour se répandre progressivement sur tout le web (la vidéo d’origine a été vu plus de 8 millions de fois). Certains ont poussé la perversité en créant Internet is Serious Business qui ouvre un cycle infernal de messages (désolée si vous avez cliqué) ou un plugin Firefox qui remplace toutes les vidéos YouTube lancées sur l’ordinateur de la victime en vidéo de vous savez quoi. D’autres ont créé une base de données des Rick Roll et des dizaines de variations dont Rick Surf’d Roll, Scary Roll et PopUp Roll.

    Depuis deux mois, le phénomène s’est intensifié, et médiatisé, notamment avec les manifestations contre l’église de Scientologie. En effet, les Anonymous sont également ceux derrière le projet Chanology lancé, le 16 janvier dernier, suite à l’apparition de la célèbre vidéo de Tom Cruise. Après avoir pris d’assaut les sites web de l’Eglise de Scientologie, ils ont organisé des manifestations devant les sièges de la secte dans le monde (New York, Seattle, Londres, etc.) pendant lesquelles ils ont rendu le Rick Roll réel, en diffusant à plein volume Never Gonna Give You Up (voir ci-dessous). La vidéo est également sur le site qu’ils ont créé à l’occasion : Anonymous Exposed.


    La semaine dernière, c’était au tour des médias anglophones de (dé)couvrir l’histoire (New York Times, Guardian, BBC, CNET, etc.). De son côté, en intitulant un article Rick Rolled to child porn = you’re a pedophile, says FBI, (Rickrollé vers de la pédophilie = vous êtes un pédophile selon le FBI) le site Ars Technica participait à l’introduction de l’expression « Rick Roll » dans le langage courant, pour parler du détournement d’un utilisateur vers un contenu inattendu. Aujourd’hui (seulement), la version anglaise de Wikipédia lui consacre un article spécifique : Rick Roll tandis qu’à l’occasion du 1e avril, YouTube a rick rollé l’ensemble des vidéos de sa page d’accueil..

    Sur un blog du Los Angeles Times, David Sarno a été jusqu’à faire sortir le chanteur rouquin de sa retraite. Il raconte être au courant par des amis depuis quelques mois : « C’est un peu étrange, pour être honnête, d’avoir ces vidéos de vous, jeune homme, comme ça sur Internet. J’ai 42 ans maintenant, c’est un peu bizarre quand même. Mais c’est drôle. » Heureusement, s’il considère que c’était un très bon tube pop, pour lui c’est du passé. Et il ne compte pas en profiter pour faire un remix."

    D'après Libération de 1ier avril 2008 (!?)