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  • Le pouvoir Dacia...

    "Dacia : après la grève, chacun fait ses comptes

    Roumanie . Les salariés ont obtenu gain de cause, mais après presque trois semaines de grève, la solidarité reste nécessaire.

    Ils ont tenu presque trois semaines, quand la précédente « grosse grève » avait duré trois jours : le travail a commencé à reprendre, vendredi, à l’usine Dacia de Pitesti en Roumanie après un mouvement sans précédent. Le Syndicat automobile de Dacia exigeait une revalorisation mensuelle de 148 euros brut, les salariés ont obtenu 97 eros (quasi le double de ce que leur proposait la direction aux premiers jours du conflit). Et « 70 % des salariés étant d’accord avec la proposition », selon le leader du syndicat, ces derniers ont cessé leur mouvement et l’usine devrait reprendre un rythme normal à partir d’aujourd’hui.

    Les grévistes, dont le mouvement a remporté l’adhésion et de la population de la région et des Syndicats automobiles européens, ont remporté une belle victoire, et pour eux et pour les rapports sociaux en Europe, signant la fin du mythe d’un pays « facile » où les multinationales ont les coudées franches.

    L’administration de l’usine avait d’ailleurs mis l’accent sur ce point, envoyant aux salariés une lettre au premier jour de la grève pour leur rappeler, l’air de rien, que le Groupe Renault possède des usines ailleurs dans le monde, dont au Maroc, en Russie et bientôt en Inde, destinées à être toute aussi productives que celle implantée en Roumanie. Le chantage n’a pas fonctionné, pas plus que le recours en justice pour tenter de s’appuyer sur une législation très contraignante pour les grévistes. Le mouvement a été reconnu légal, mercredi, par le tribunal de Pitesti, deux jours avant que la direction ne se décide finalement à prendre au sérieux les revendications du syndicat.

    Une obstination qui a coûté cher à Renault, au point qu’il est difficile de ne pas lire dans la fermeté de la direction une volonté d’étouffer des revendications qui pourraient gagner d’autres secteurs, et d’autres usines dans le monde. Jeudi, une « source proche du groupe » avançait le chiffre de cinquante millions d’euros de pertes pour Renault en raison du conflit, un chiffre en conformité avec les calculs de plusieurs analystes. Et pourtant évaluée à 13 millions d’euros par Christian Esteve, membre du comité de direction de Renault et président du conseil d’administration de Dacia. Un chiffre qui prend une dimension nouvelle au regard de ce que représentent les revalorisations salariales pour le groupe.

    Les salariés vont devoir trimer pour permettre à leur usine de rattraper son retard avant la fin du mois, comme le souhaitent les syndicats. En cette période des Pâques orthodoxes, cinq jours devaient être chômés en avril. Ils ne le seront pas. Et les salariés seront également mis à contribution un samedi et un dimanche au cours du mois pour rattraper les pertes de l’usine. En attendant, ce sont les familles des grévistes qui vont connaître des mois difficiles, avant que leur revalorisation ne se fasse sentir. La grève a été longue et a sérieusement entamé des budgets déjà grevés par la hausse des prix, substantielle en Roumanie. D’où la nécessité de continuer à répondre à l’appel à la solidarité lancé vendredi dernier par notre journal."

    D'après L'Humanité du 14 avril 2008

     

    Superbes commentaires et montage bien huilée...

    "Tant que les navettes ne fileront pas toutes seules,  il faudra des esclaves." Aristote.