Unhappy épi...
A l’aune de ma démesure funeste, mon esprit ploie sous le masque de l’agonie folle que j’affronte seul en cette pleine nuit sombre et profonde. Ce masque grimaçant qui me révulse de ses yeux affolants, qui me transperce de ses regards intensément vides, qui me transfigure en papillon de nuit brûlant ses ailes diaphanes sur une lumière artificielle et morbide, me renvoie le propre reflet de mon instabilité intellectuelle flagrante comme un cauchemar éveillé.
Masque tragique et antique de ma folie personnelle, paradoxalement libérateur et suffoquant. Masque insondable de ma propre fin inexorable et prochaine. Masque inhumain de ma peine inaliénable et de mon angoisse anxiogène. Masque suffoquant de ma terreur de vivre. Masque enivrant de ma propre impuissance sur le temps qui passe sans faille. Masque faussement juvénile de ma jeunesse perdue depuis mon premier cri. Masque de tragédie grecque où les dieux olympiens se jouent de la souffrance et des doutes des humains trop simplement terrestres. Masque des souvenirs réminiscents qui s’effilochent au fur et à mesure de leurs déconvenues. Masque d’affolement, de peur, de terreur face à notre vie éminemment moderne et totalement absconse de traits imparfaitement humains. Masque du nihilisme intime qui m’anime et qui me détruit toujours et de plus en plus. Masque révulsé que m’aspire et m’inspire la grande Camarde dans ses hôpitaux capitonnés. Masques en carton pâte de déchéance humaine infructueuse et malodorante. Masque de mon impuissance flagrante de démiurge faussaire. Masque épileptique de ta mort grandissante, intrinsèquement liée à mon propre néant immense...
Doriane Purple