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La Cigale: pour les anciens habitués (Manspach notamment)…

Des grappes humaines explosent sous l’action d’une main brutale et invisible. Des corps se prennent pour des Supermen décalés, volant au-dessus des trépidations sismiques de la foule hystérique. Sur la piste de danse exigue, un groupe de jeunes excités agite son mal de vivre en se secouant gaiement. Cris vindicatifs des guitares électriques.  Rage de la jeunesse refoulée. Rage de vivre. Rage d'être vivant. Les corps s'extirpent de leur gravité pour mieux voler, fulminer, s'entrechoquer dans un bruit vital. Le maître mot est vie, vie, vie ! ! ! La douleur n'est plus rien, seul le rythme et les décibels à outrance comptent. Les corps et les âmes se fusionnent dans cette musique noisy dans le but de tout oublier. L'oubli, c'est le but récurrent qu'ânonne cette foule de corps tremblants. C'est le leitmotiv plénier. Marée humaine rafraîchissante, basculée de droite à gauche, la vision se limitant à apercevoir des flashs parcellaires, l'esprit se laissant aller à l'oubli total. Sensations intenses et uniques. Quel bonheur d'oublier sa vie, quel bonheur d'oublier sa mort ! Maelström humain, flot de corps à la dérive se portant l'un l'autre un instant, puis se noyant le moment d’après dans un pogo monstrueux : des cheveux tournoyants, des yeux révulsés, des bras inertes, des corps pris de frénésies fiévreuses, des souffles haletants. Saturation du son, bruit confus de luttes amicales, sueur collant les cheveux sur les tempes, sourires crispés sur un solo déchirant de guitares électriques. Regards amusés et voix cassées d’icônes du Rock : Jim Morrison, Michael Hutchence, Kurt Cobain, Chris Cornell, Marilyn Manson…

 

 

 

La Cigale, boîte sundgauvienne de Magny, cachée dans une ancienne ferme de village, pilotée par Walter, son amène patron et son staff débonnaire, laisse entrevoir cette douce folie. Enfin une boîte où l’on peut se prendre pour un clone déjanté et trash de Zébulon et, dans un énorme tremblement de terre, vomir tripes et boyaux, énergiquement parlant, même si, parfois, sous les coups répétés de l’alcool, la réplique sismique physique, ne tarde pas à suivre…

Doriane Purple

Commentaires

  • habituée de la Cigale cet endroit est enfin reservé a des femmes qui ne sont pas chienne et superficielle!!!je m'y éclate tout les samedi en compagnie de ma joyeuse bande de déglingués!!!!!!!
    merci a walter, antony, jannot et tout les autres!!
    et....a samedi!!

  • Une boîte rock en France, c'est déjà une perle rare, alors une boîte rock déjantée comme La Cigale, c'est une véritable boîte à bijoux... pour piercing, of course. Bon pogo à toi et à tes amis déglingués!

  • La Cigale ou la mort. Ou entendre du Rock par chez nous ? Ou trouver des gens qui viennent pour s'éclater, et pas des pétasses à tout bout de champs, et pas des chasseurs aux aguêts de leurs proies à outrance ?

    Bienvenue à Magny. Dans le trou du cul du monde. La Cigale a vu des années passer, des foules s'extirper de la raison, se fondre dans la musique. Et puis des foules changer. Des générations écoulées. Des gens qui reviennent, repartent, arrivent, s'éclatent, dérivent..

    Le jour ou les portes se refermeront, il n'y aura que des souvenirs. Et quels putains de souvenirs ! Et quelle putain d'époque ! Walter est bien en place, et j'espère que la relève sera assurée aussi brillamment..

    Au plaisir de s'enfuir !

  • "La Cigale, ayant chanté
    Tout l'été,
    Se trouva fort dépourvue
    Quand la bise fut venue"
    Pourtant, sa tête chenue, pleine de souvenirs rock-aïeux, soutint son corps fébrile d'insecte agreste et agressif qui s'enfuyait dans l'aube meurtrie par les coups du soleil naissant...

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