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Rock - Page 2

  • Jeu surréaliste…

    Episode 2 (enfin VI) : le retour du Jeudi
     
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    Trou noir aveugle et béant de notre humanité temporelle. Il est de ces jours où l’âge ne compte plus, où la raison ne conte plus…
     
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    Il est de ces instants fugaces où seuls le cœur, l’intuition et la fragilité s’agitent dans le vide abyssal de notre existence sommaire. Cela fut le cas après une période d’intemporalité, déficience mentale qui me toucha entre deux pogos spiritueux et  prodigieux par leur essence totalement différente (4 juin : concert de Marylin Manson et 21 juin : fête du bruit, décrits précisément dans deux articles futurs, à défaut de futuristes puisque passéistes…).
     
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    Il est de ces corps rougeoyants sous la tension du talent qui nous accrochent désespérément et nous projettent dans les limbes aveuglantes de leur lumière solaire.

    Cela fait plus de deux semaines que je me promène dans les couloirs de mes propres fatigues. A force de vouloir toucher les étoiles, les jours sont embrumés des rêves fantasques de mes nuits trop réveillées. Les jours sont assoupis tandis que les nuits s’agitent autour des lumières artificielles de la vile ville.
     
    Moi, moi, moi ! ! !

    La nuit est une vaste piste d’envol pour pogos monstrueux et l’horloge baudelairienne sonne à chaque seconde le glas de mes extases futures à force de sauter dans le ciel, de mes hématomes prochains à force d’embrasser le rythme de mon cœur exhangue, de mes langues trop larges et trop pâteuses à force de me noyer dans l’alcool, de mes sourires carnassiers à force de rire à la Lune. Je suis momentanément en paix avec ma vie, quelque part hors d’ici.
     
    Soif de vies, soif de rires, soif d’oublis, soif de bruits, soif de pluies apaisantes, soif inextinguible des petits matins de lendemain de soûlerie, soif de retrouvailles, soif de survie après cette période de flottement exacerbé.

    Life de Our Lady Peace

    "How many times have you been pushed around?
    Was anybody there?
    Does anybody care?
    How many time have your friends let you down?
    Was anybody there?
    Did anybody stare?

    How many time have your friends let you down?
    Just open up your heart
    Just open up your mind
    How many times has your faith slipped away?
    Well, is anybody safe?
    Does anybody pray?

    Oh, Life is waiting for you
    So messed up, but we're alive
    Oh, Life is waiting for you
    So messed up, but we'll survive

    How many days have you just slept away?
    Is everybody high?
    Is everyone afraid?
    How many times have you wished you were strong?
    Have they ever seen your heart?
    Have they ever seen your pain?

    Oh, Life is waiting for you
    So messed up, but we're alive
    Oh, Life is waiting for you
    So messed up, but we'll survive

    She gets high
    She gets lost
    She gets drowned by the cost
    Twice a day, every week, not a lie

    She gets high
    She gets lost
    She gets drowned by the cost
    Twice a day, every week, not a lie

    Oh, Life is waiting for you
    So messed up, but we're alive
    Oh, Life is waiting for you
    So messed up, but we'll survive
    All messed up, but we'll survive"
     
    La vie ne m’a pas attendu ; elle est passée à côté de moi sans que je m’en aperçoive. Il est 4 heures du matin. Y-a -t'il quelqu’un à la maison ? J’ai le goût amer d’une fin du monde sur mon palais meurtri. Je me retrouve tout seul. Adieu les soirées passées au coin du lit de ma petite fille en lui racontant des histoires esthétiquement enfantines, adieu les nuits passées allongées dans la chaleur amoureuse de ma femme… et bien sûr adieu aux primes étoilées de M6…
     
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    D’une main maladroite, j’enclenche la machine spirituelle à remonter le temps. Elle est abusivement sélective et délaisse le principal. C’est une voleuse d’instants non partagés. Je répare partiellement mon absence temporelle. C’est le retour du Jeudi, passé de manière déraisonnable aux oubliettes du Mercredi. Je m’accroche à ces images volées de ci, de là. Elles ont le goût amer de la pluie qui s’annonce, des désillusions futures, des regrets passés. Mais elles me réchauffent le cœur par leur fraîcheur insolente. Je m’aveugle à l’ombre des jeunes garçons en fleurs dans leurs costumes faussement ridicules. Fuck off ! ! Je sens une conscience inconnue qui se fait sentir comme Victor Hugo le décrit :

    «  Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre
    Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,
    L'oeil était dans la tombe et regardait Cain. »

    Sinon une Légende des siècles, c’est au moins une Légende des cierges qui m’assaille dans le crépuscule naissant. Chants des crépuscules, baignant dans leur agonie poétique, rougeoyante et inévitable. Le spectacle du jour évanescent est une tragédie contradictoirement burlesque de notre propre fin qui s’achemine avec la tombée des nuées, voire des nues lorsque nous tombons enfin progressivement en lambeaux… Visions nocturnes des primes noctambules. Solo de guitare improbable et indéfinissable au fond de l’horizon de notre vie dérisoire ? Figure intime et ultime de notre désir de vivre avant la fin.
     
    Les portes de Baltard se referment inexorablement sur mon visage blême. Les images défilent au bout de ce couloir sombre de mon oubli, de ma perte, de ma défaillance fébrile, de mon absence encore provisoire. Je me remémore des instants non vécus par le truchement de la technologie de la toile. Mais bientôt, cette dernière m’enserre, me colle, me piège comme un insecte naïf de ses pattes de soie subtile. Ce que j’aperçois n’a pas de sens.
     
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    Un doux cradingue usant et abusant de mes codes bloguiens. Est-ce une nouvelle hallucination dans ce monde englouti du virtuel?  Jeu surréaliste de la conscience vascillante. Dans mon Duchamp visuel, je ne vois que des urinoirs s’exibant insolemment dans la planéité télévisuelle en face de moi. Je me sens observé comme sur un petit écran. Délire paranoïaque ou mégalomane d’un panorama de mégalopole à la dérive ? Je suis frappé par la similitude des concordances des prestations de Julien Doré et de mon article (L'homme à la barette dorée -  Episode 1 (enfin IV...): la guerre des nouvelles étoiles) le consacrant et que je lui ai consacré. Les rapprochements sont troublants, déconcertants, déroutants, foncièrement abusifs et maladivement préoccupants :
     
    • Passons d’abord au crible les quarts de finale : j’ai un hoquet étouffant de surprise lorsque je constate que, lors d’un duo avec Gaétane, Julien Doré s’exibe avec un t-shirt bleu sombre arborant la photo d’un Iggy Pop salement couronné, un blouson noir et un pantalon aussi dark, me rappelant effrontément la définition de couleur de mon blog principal (bande bleu profond bordée de noires intentions) et mon image virtualisée de ma page Myspace avec exactement le même emblème rock qu’est Iggy Pop. C’était tellement flagrant qu’au premier coup d’oeil, je ne vis que l’image déroutante du roi du punk et ce n’est que bien après que j’ai redécouvert la symbolique des couleurs…
    • Dans la continuité de l’émission, apparaissent trois silhouettes, trio improbable et trop impeccable, chantant "Let’s groove", tube disco, mais surtout sappées comme les trois membres de Nirvana disséminés dans mon premier article…
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    • Mais le plus frappant fut la finale que je vis, vies, vivi, avec un écart certain de plusieurs jours… Pourquoi, en effet le retour du Jeudi un Mercredi ?
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      Un grungy classieux, pas du tout crasseux, aux allures de flingueur blond bondien de sa Majesté, interprétant un "Smells like teen spirit" jazzy et spirituel se gorgeant ostensiblement d’une collation subtile de bière et se dandinant de ses airs de dandy divinement sarcastique, devant une Marianne James, cantatrice pas du tout chauve, pâmée, aux airs perversement et subtilement Iggypopiens, répondant effrontément à mes évocations bloguiennes, cette prestation sensiblement parfaite baignant dans un bain moussant jusqu’à l’overdose de couleur pourpre.

    • Et comment ne pas évoquer pour finir (par m’achever ?)  le bracelet de Julien Doré (quoique à ce degré d’intimité extrême, je peux l’appeler "Juju", voire "Mon Juju" !), bien sûr de couleur pourpre lors de sa prestation extatique des Kinks "You really got to me" et même lors de son lendemain de promo à M6 et à Canal +.

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    Si ça n’est pas des clins d’œil ostensibles ou de grands coups de coude prononcés, voire imprononçables, dans les côtes à ma prose débridée, qu’est-ce donc ? Credo quia absurdum ! Alors je tiens à adresser solennellement à Julien tout simplement un merci modeste et sans ambages pour m’avoir lu et pour m’avoir donné par l’intermédiaire de ses jeux surréalistes de connivence l’aplomb et l’amitié de sa personnalité et de son immense talent! Il m’a éclaboussé de son cynisme positiviste et de son second degré salvateur dans ce grand univers du petit écran confiné aux sourires et aux vouvoiements de façade, et aux malversations et aux tortures de coulisses. Je me rends donc disponible dans la seconde qui suit pour ce Christ noir pas du tout crucifié au nom du grand Dieu Audimat. Au nom du Jean d’Ormesson, au nom de son fils spirituel Julien, au nom du pas très sain d’esprit que je suis ! Il est vrai que je suis un conteur de prose prosaïque. Mais qu’importe, s’il faut que j’écrive des "Baby, I love you ! I love you, Baby !" pour une audience prépubère, je ressortirai de mes vieux grimoires mes bafouilles adolescentes.

    Mais non, tout cela n’est que pures billevesées : je suis certain que Julien Doré, le pourfendeur d’image mass-média, saura détourner son image de sex-symbol au profit d’un art oratoire, scriptural, musical inventif et purement iconoclaste. Contrairement à certains olibrius qui abusent de leur status et de leur cursus, Julien, sans contrefaçon, est un garçon, qui sait mêler une intelligence fine, cultivée, ciselée, ciblée, adaptative et un sens de l’humour purement incisif, déstructuré, ironique, cynique, timide qui me rend espoir dans le monde désabusé de l’adulte social. Le fin et ironique Jean d‘Ormesson ne lui a-t-il pas rendu ainsi un hommage sincère en lui déclarant publiquement : « Je suis venu te féliciter, te dire que j’étais fier de t’accompagner sur ton épaule, te dire que tu vas avoir des succès considérables, que tu vas faire une carrière magnifique et que moi, je t’accompagnerai, comme un petit oiseau, là, sur ton épaule ! » It's not so easy d’être décalé !
     
    Enfin, je déroge par là à mon bon sens primaire et primal d’homme du terroir (c’est vrai je me surprends à me retrouver souvent par terre lors de pogos !), en un mot (ou presque…), je fabule, j’affabule j’hallucine, je me fais tout un ciné, je lâche la bride de ma mégolomanie galopante, j’escalade ma funeste folie des grandeurs De Funèsienne pour mieux dévisser et tomber dans le gouffre béant de ma solitude grapho-illogique… Ce n'est qu'une mise en abîme de ma propre imagination débridée!
     
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    Quelle est donc cette ironique destinée qui nous fait rencontrer l’anicroche caricaturale de nos espoirs passagers ? N’ai-je pas, par pur hasard, croisé Chevènement et Gaudin alors que je ne rêvais que du Che et de Gandhi ? Alors pourquoi pas le terne reflet d’un Julien Doré ? Ah, oui c’est déjà fait en la personne de Philippe Catherine, prince maudit du deuxième degré inintelligible et écervelé tant son style et ses enluminures scéniques sont inexistantes, grossières et plates hormis l’exhibition insane de ses abdominaux Kronembourg…
     
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    Alors que me reste-t-il sinon ces petits détails qui me bouleversent par leur incongruité ? La Raison, et j’aurais tort de ne pas me faire une raison ! N’avez-vous pas remarqué ce genre de petits détails qui semblent vous sauter aux yeux, voire à la gorge, par leur fourmillement incessant, tous liés à vos préoccupations du moment ? De multiples bars qui parsèment vos rues au point que vous pensez que les gens y dorment faute d’habitations, des verres d’alcool à perte de vue au point que vous pensez que les mers et les océans sont alcoolisés de façon trop salée, d'innombrables et inabordables brunes au   magnifique visage de Madonne, aux œillades enflammées plein les mirettes au point que vous pensez être dans votre Renaissance, des nuits trop blanchies par les cris… infantiles au point que vous pensez être un zombie insomniaque, des poussettes criardes à tous les coins de rue au point que vous croyez que les membres de Kiss, Alice Cooper et, accessoirement, les 2Be3, se sont suicidés prématurément dans la même communion intellectuelle (ou presque !) afin de se réincarner pour de nouveau provoquer leurs parents… En ce moment, j’ai l’impression que tous les véhicules motorisés sont des Logan MCV, double paternité oblige ! Je fais des rêves diaphanes de Logan déshabillées  !
     
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    Je sais, c’est moins Rock’n Roll qu’une Harley ou une Porsche ! Je ne suis plus sous l'emprise, voire sous l'empire du côté obscur.
     
     
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    Mais allez mettre un siège auto pour bébé avec toutes ses attaches labyrinthiques, une poussette qui pèse trois tonnes, le sac de bébé bourré à craquer de couches, de doudous, de crèmes contre le soleil, contre la peau rêche, contre l’eczéma, contre les rougeurs, contre la myxomatose photographique, contre les bisous baveux de la vieille tante, contre les radiations nucléaires, contre la çonnerie (c’est le plus gros tube ! Un jour où le général de Gaulle se promenait avec Malraux, une femme qui les croisait, clama : : " Mort aux çons ! ". De Gaulle se tourna alors vers Malraux et dit simplement : " Vaste programme !" Cependant, cela reste un effet placebo puisque on n’est toujours leçon de quelqu’un.), les courses pantagruéliques de la semaine, sur le symbole faussement rebelle de l’Amérique ou dans le coffre du bolide allemand, qui, soit dit en passant, est déjà surchargé par le moteur ! Qualité / prix c’est vite vu, c’est la Logan qui gagne !
     
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    Mais en rouge Lucifer et avec une bande blanche façon Starsky et Hutch, cette navette spatiale customisée ne passera certainement pas inaperçue !

    Ça craint pour moi !
    Ça craint pour moi !
    Ça craint pour moi !
    Moi, moi, moi ! ! !
     
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    Se trouver face à ce martien doré serait pourtant pour moi, pauvre saturnien, sélénite de conviction de surcroit, la conclusion illogique et improbable d’une longue et insaisissable Rencontre du 3e type… De là à dire qu'il me taperait dans l'oeil...
     
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    Alors je scrute quand même les nouvelles étoiles, je branche et je braque mes paraboles astrophysiques pour déceler un hypothétique signe extra-terrestre de ce sombre au-delà télévisuel bien qu’invisible…
     
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    « Je me suis forcé à me contredire pour éviter de me conformer à mon propre goût. » dixit Marcel Duchamp…
    Les bulles légères s'envolant de ma bière mortifère me sont sûrement montées à la tête, provocant une céphalée mégalomaniaque d'un "je" surréaliste...
     
     
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    C'est ça le hic !...Hic !...
    Gare à l'accident neuronal !...
     
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    Doriane Purple 

  • Spongiculture…

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    Sur des images sépia, un groupe de jeunes excités agitait leur mal de vivre en se secouant gaiement sur une scène sans public. Cris vindicatifs des guitares électriques. Le chanteur décharné, mais tout aussi acharné, se convulsait devant son micro en des positions extatiques. Rage de la jeunesse refoulée. Rage de vivre. Rage d'être vivant. Les corps s'extirpaient de leur gravité pour mieux voler, fulminer, s'entrechoquer dans un bruit vital. Le maître mot était vie, vie, vie ! ! ! La douleur n'était plus rien, seul le rythme et les décibels à outrance comptaient. Les corps et les âmes se fusionnaient dans cette musique noisy dans le but de tout oublier. L'oubli, c'est le but récurrent qu'ânonnait cette foule de corps tremblants. C'était le leitmotiv plénier. Je me retrouvai soudain dans cette marée humaine rafraîchissante et, basculé de droite à gauche, ma vision se limitant à apercevoir des flashs parcellaires, mon esprit se laissa aller à l'oubli total. Je ne savais plus où j’étais et cela me procurait des sensations intenses et uniques. Quel bonheur d'oublier sa vie, quel bonheur d'oublier sa mort ! Say a pray for me ! Je me sentais ballotté dans un maelström humain, le flot de corps à la dérive me portant un instant puis me noyant le moment d’après dans un pogo monstrueux. Des cheveux tournoyant, des yeux révulsés, des bras inertes, des corps pris de frénésie fiévreuse, des souffles haletants. Saturation du son, bruit confus de luttes amicales, sueur qui colle les cheveux sur les tempes, sourires crispés sur un solo déchirant de guitares électriques. Lutte entre la vie et la mort, lutte entre la jeunesse et la mort. Lutte vaine des souvenirs. Affirmation de ma souffrance récurrente. J’ai envie de mourir, j’ai envie d’oublier, j’ai envie de vomir tout simplement pour expulser ma peine, ma souffrance, ma torture. Gloire en le scélérat simple d’esprit : il ne côtoie pas le doute, les remords, le regret. Il vit dans le présent. Pas de futur, pas de passé. Quel pied que cette inconscience de sa mortalité et de son devenir… Le présent n’existe plus et mon esprit se perd dans mes souvenirs du futur. Paix illusoire de l'âme. Noire volonté de l'inconnu. La gestuelle émotionnelle de l'homme s'agite dans la pénombre de l'espace infini, inutile, troublante, déchirante. Des démons faussement ingénus contemplent cette agonie vacillante dans des fauteuils soyeux et propres… 

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    Avec sa dégaine famélique de junkie ou de drug-shooting freak, Vinnie Dombrowski surfe sur plusieurs styles dans divers groupes :

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    la country avec The Orbitsuns,

     

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    le blues avec Chef Chris and his Nairobi Trio,

     

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    le rock avec Crud et Spys4darwin.

    Mais il reste inégalable dans sa stature de leader excité et charismatique du groupe post-grunge Sponge. Sa voix fêlée retentit avec fébrilité dans ses divers albums :

     

    medium_f75699zhvt1.jpg  Rotting Piñata (1994),

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    Wax Ecstatic (1996),

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    New Pop Sunday (1999),

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    For All the Drugs in the World (2003),

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     The Man (2005),

    l’album de référence restant pour moi le fameux Wax Ecstatic très noir, épuré et délicieux à l’oreille.

    Le son authentique et original de Sponge est avant tout l’amalgame faussement anarchique de ses cinq membres qui viennent tous de Motor City alias Detroit : murs denses de guitares de Mike Cross and Joey Mazzola, cimentés par la basse de Tim Cross, fissurés par la voix de Vinnie Dombrowski et enfin complètement détruits par les drums combatifs de Jimmy Paluzzi puis de Charlie Grover, un style reflétant le Détroit postindustriel en crise, saccagé, ruiné, la ville des Stooges, violente, déglinguée, lézardée, flinguée. A voir, à contempler, à entendre, à écouter don d'une oreille attentive et spongieuse en lavant sa vaisselle musicale d’un coup d’éponge.

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    Doriane Purple

  • J-2 avant l'invasion...

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    Après le chant noisy des cigales, voici le chant brutal et bruital des Eurocks qui s'annoncent comme chaque année. Ah Malsaucy avec ses bains de boue méphitique dignes de Woodstock,  ses saturations de riffs de guitares, ses explosions primales de tympans, ses hallucinations appolinairiennes, ses pogos monstres et sa pluie si rafraîchissante! Rien que du bonheur! Pas une once de spleen mais sûrement beaucoup de fange nauséeuse cette année, vu les cieux sombres!

    Madame, Monsieur, demandez le programme !

    Jour J: Cf. esquisses des Reines de l'âge de pierre

    Doriane Purple

  • In memory of…

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    "Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
    Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
    Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
    Jeter l'ancre un seul jour ?

    Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
    Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
    Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
    Où tu la vis s'asseoir !

    Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
    Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
    Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
    Sur ses pieds adorés.

    Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
    On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
    Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
    Tes flots harmonieux.

    Tout à coup des accents inconnus à la terre
    Du rivage charmé frappèrent les échos ;
    Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
    Laissa tomber ces mots :

    "Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
    Suspendez votre cours :
    Laissez-nous savourer les rapides délices
    Des plus beaux de nos jours !

    "Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
    Coulez, coulez pour eux ;
    Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
    Oubliez les heureux.

    Mais je demande en vain quelques moments encore,
    Le temps m'échappe et fuit ;
    Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
    Va dissiper la nuit.

    Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
    Hâtons-nous, jouissons !
    L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
    Il coule, et nous passons !"

    Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
    Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
    S'envolent loin de nous de la même vitesse
    Que les jours de malheur ?

    Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
    Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
    Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
    Ne nous les rendra plus !

    Eternité, néant, passé, sombres abîmes,
    Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
    Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
    Que vous nous ravissez ?

    Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
    Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
    Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
    Au moins le souvenir !

    Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
    Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
    Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
    Qui pendent sur tes eaux.

    Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
    Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
    Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
    De ses molles clartés.

    Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
    Que les parfums légers de ton air embaumé,
    Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
    Tout dise : Ils ont aimé ! "

    "Le Lac" – Lamartine

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    "And I was lost for words
    In your arms
    Attempting to make sense
    Of my aching heart
    If I could just be
    Everything and everyone to you
    This life would just be so easy

    Not enough time for all
    That I want for you
    Not enough time for every kiss
    And every touch and all the nights
    I wanna be inside you

    We will make time stop
    For the two of us
    Make time stop
    And listen for our sighs

    Not enough time for all
    That I want for you
    Not enough time for every kiss
    And every touch and all the nights
    I wanna be inside you

    In our fight against the end
    Making love we are immortal
    We are the last two left on earth
    And I was lost for words
    In your arms
    Attempting to make sense of
    My aching heart
    If I could just be everything
    And everyone to you

    Not enough time for all
    That I want for you
    Not enough time for every kiss
    Not enough time for all my love
    Not enough time for every touch

    Not enough time for all
    That I want for you
    Not enough time for every kiss
    And every touch and all the nights
    I wanna be inside you"

    "Not enough time" – INXS

    "Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
    Suspendez votre cours
    Laissez-nous savourer les rapides délices
    Des plus beaux de nos jours !"

    " We will make time stop
    For the two of us
    Make time stop
    And listen for our sighs"

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     Not enough time… Pas assez de temps…

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    Que reste-t-il de nous sinon ma silhouette décharnée et sombre, perdue dans ce désert d’hommes, rempli des grains acides du souvenir ? Mes larmes amères coulent et s’évaporent dès qu’elles explosent sur le sol surchauffé, absorbées par la moiteur étouffante qui altère ce sol sablonneux désespérément sec. L’âpreté de l’orange amère des sables devient encore plus poignante, saisissante, face aux vapeurs âcres de mes pleurs. Le présent ne se concentre-t-il pas qu’en une ruine totale du passé ? Au bout de cette ombre infirme et infinie qui semble me définir, n’y a t-il pas enfin l’ombre d’un horizon d’avenir hypothétique ? Plus je marche vers cette ligne réellement imaginaire, et plus je m’enfonce dans le désert de mon passé, sans pour autant en percevoir la fin. Les cendres de Toi m’entourent, m’emmitouflent,  m’enlacent, m’enferment et m’étouffent tout autant. Not enough time… Quand la jeunesse nous sourit, nous n’avons pas assez de temps pour surmonter nos faiblesses timides pour aller vers l’Autre; quand la vieillesse nous trahit et nous prend de ses doigts crochus, nous crions avec désespoir que nous n’avons plus le temps pour surmonter nos faiblesses passées ! Il est déjà trop tard. "Tic tac" hurle l’horloge !
     
    Not enough time for all
    That I want for you
    Not enough time for every kiss
    Not enough time for all my love
    Not enough time for every touch
    Nous resterons des intouchables à travers le temps…
    Tic tac… Pan !
     
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    Larmes amères de la souvenance… Suicide blonde...
    Welcome to wherever you are...

    Doriane Purple

     

  • Résurrection éphémère...

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    RATM renaît de ses cendres pour quelques concerts sur le territoire américain...

     Ayant perdu ma rage contre la machine, deviendrai-je alors sans coup férir un esclave auditif dans le jardin des sons ?

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     Doriane Purple

     

  • Mais que fait la Police?

     

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    Roxanne hante les nuits érotiques des seventies... Depuis les eighties, plus aucun message, la bouteille n'ayant échoué sur aucune plage musicale... 1977: trente ans déjà!...

     

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    Doriane Purple 
  • Pêle-mêle moderniste... libéral et peu libérateur...

     

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    Souvenirs métalliques d’odeurs insanes saturées d’huile. Patchwork nauséeux de couleurs grises sulfurées. Tristes mines d’esclaves de la modernité triomphante. Cols bleus refermé sur la froidure mordante et la maigreur équivoque de l’avenir incertain. Ballet ubuesque de cols blancs frénétiques aux yeux exorbités, à l’affût, et au cœur arraché pour le sacrifice rituel de la toute puissante Entreprise. Réunionite aiguë, infatuée, inféconde. Course effrénée des objectifs, des chiffres, des bilans, des prospectives, des productivités, des parts de marché, des bénéfices, des statistiques, des calculs, des graphiques, des compétitivités, des timings, des projets, des rapports d’activité, des audits internes, des listings, des pré-projets, des premières, des kiloWatts, des tournées, des programmes de production, des produits, des emballages, des concepts de design, des avancées ergonomiques, des services, des filiales, des pièces, des usinages, des emboutissages, des moulages, des pigmentations, des dossiers, des téléphones criards, des flux tendus, des cahiers des charges, des coûts, des délais, des qualités, des normes, des gammes, des marketings, des marques, des marges, des mesures, des contraintes, des concurrents, des performances, des résultats financiers, des modèles, des avant-projets, des volumes prévisionnels, des conceptions, des planifications, des estimations, des innovations, des études, des cibles, des contrats, des ventes, des équipes, des logistiques, des développements, des prototypes, des fabrications, des industrialisations, des productions, des certifications, des cadences, des commercialisations, des montages, des stocks, des livraisons, des juste à temps, des commandes, des approvisionnements, des gestions, des soudures, des maintenances… des technologies, des logiciels de CAO, des plans, des lignes, des segments, des outils, des engrenages, des mécaniques, des machines, des robots… Mais quelle place reste-t-il à l’Homme dans ce maelström artificiel ? N’est-il plus qu’un outil jetable, qu’un client fragile et corrompu ? Bien sûr mon point de vue est terriblement subjectif, mais quel point de vue est totalement dénué d’intérêts et purement objectif ?

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    "Objets inanimés, avez-vous donc une âme?" Lamartine
     
     
    Doriane Purple 

     

  • Le retour

     
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    Après un raté en 1998 et un passage rapide en 1999 aux Eurockéennes (1h05 pas plus), le singulier Marilyn Manson s'invite cette année encore à Belfort pour faire bronzette entre deux gouttes de pluie (d'où sûrement son teint blafard!) sur les bords de l'étang de Malsaucy, ce 29 juin.
     
    Doriane Purple