Pour ce que je suis...
Le temps passe rapidement tandis que nos énergies juvéniles s’épuisent et que nos gestes ralentissent peu à peu, pour vainement essayer de freiner la chute inexorable et accélérée de nos corps dans le sol primordial. Quelques notes glissant sur le clavier altier d’un piano déchirent l’obscurité. Ma voix emplit la lumière qui commence à pleuvoir doucement sur la scène autour de moi. Cette voix qui était nasillarde mais pourtant si charismatique fut un temps, ou plus professionnellement parlant qui était dans le registre de falsetto nasal contre alto, a pris avec l’âge une texture plus mature et grave, comme si la proximité plus proche de the grave, pardon de la tombe, devait inscrire en épitaphes graves toute chose vitale et dynamique à mesure que tombe en cascades les secondes juste après les années. Dans le clair-obscur qui m’envahit, je me laisse emporter par la chanson, bientôt rattrapée par le chant du public qui m’accompagne puis qui me submerge tandis que mes doigts seuls caressent timidement la mélodie sur les touches. Je touche du doigt un moment de grâce, un de ces rares instants où l’éphémère fusionne avec l’éternité, où le divin fait une petite escale terrestre même si on n’est pas croyant. Je reprends un peu la chanson puis je m’interromps pour parler : je rends grâce à tous ces gens qui individuellement sont en communion. « You are so beautiful… » J’en pleurerais si je ne devais pas continuer mon show. Porté par les chœurs et les cœurs, je chante avec retenu toute l’émotion contenue dans cette bulle temporelle qu’est cette chanson. La foule religieuse agite ces bougies numériques avec ferveur, dodelinant de la tête avec une parcimonie toute spirituelle. Ma grand messe audiophonique emplit les oreilles et les âmes avec passion. La guitare électrique se met à vibrer devant moi, activant les vibratos sonores de la mélodie rockailleuse de la chanson tandis que la basse et la batterie annoncent derrière moi sa fluctuance (ou fluctuation) plus puissante mais toujours en retenue jusqu’à la fin... Quoi ? On n’a pas toujours 20 ans…
4AM
"Walked around my good intentions
And found that there were none
I blame my father for the wasted years, we hardly talked
I never thought I would forget this hate
Then a phone call made me realize I'm wrong
And if I don't make it known that, I've loved you all along
Just like sunny days that we ignore
Because we're all dumb and jaded
And I hope to God I figure out what's wrong
Walked around my room not thinking
Just sinking in this box
I blame myself for being too much like somebody else
I never thought I would just bend this way
Then a phone call made me realize I'm wrong
And if I don't make it known that I've loved you all along
Just like sunny days that we ignore
Because we're all dumb and jaded
And I hope to God I figure out what's wrong
And I hope to God I figure out what's wrong
And I hope to God I figure out what's wrong
If I don't make it known that I've loved you all along
Just like sunny days that we ignore
Because we're all dumb and jaded
And I hope to God I figure out what's wrong
And if I don't make it known that I've loved you all along
Just like sunny days that we ignore
Because we're all dumb and jaded
And I hope to God I figure out..."
Rest In our lady Peace!
Doriane Purple