'Jour J...ulien...
Les martiens n'ont-ils pas le teint vert émeraude de la kryptonite et non pas la pâleur violacée de l'améthiste animiste ?
Et où sont donc passés leurs bonnets satellites ?
Ah, en voilà un !
Doriane Purple
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Les martiens n'ont-ils pas le teint vert émeraude de la kryptonite et non pas la pâleur violacée de l'améthiste animiste ?
Et où sont donc passés leurs bonnets satellites ?
Ah, en voilà un !
Doriane Purple
Episode 3 (enfin le V) : L’Empereur… non, le King contre-attaque...
Un brin de finesse dans ce monde de brutes...
Sur des images sépia, un groupe de jeunes excités agitait leur mal de vivre en se secouant gaiement sur une scène sans public. Cris vindicatifs des guitares électriques. Le chanteur décharné, mais tout aussi acharné, se convulsait devant son micro en des positions extatiques. Rage de la jeunesse refoulée. Rage de vivre. Rage d'être vivant. Les corps s'extirpaient de leur gravité pour mieux voler, fulminer, s'entrechoquer dans un bruit vital. Le maître mot était vie, vie, vie ! ! ! La douleur n'était plus rien, seul le rythme et les décibels à outrance comptaient. Les corps et les âmes se fusionnaient dans cette musique noisy dans le but de tout oublier. L'oubli, c'est le but récurrent qu'ânonnait cette foule de corps tremblants. C'était le leitmotiv plénier. Je me retrouvai soudain dans cette marée humaine rafraîchissante et, basculé de droite à gauche, ma vision se limitant à apercevoir des flashs parcellaires, mon esprit se laissa aller à l'oubli total. Je ne savais plus où j’étais et cela me procurait des sensations intenses et uniques. Quel bonheur d'oublier sa vie, quel bonheur d'oublier sa mort ! Say a pray for me ! Je me sentais ballotté dans un maelström humain, le flot de corps à la dérive me portant un instant puis me noyant le moment d’après dans un pogo monstrueux. Des cheveux tournoyant, des yeux révulsés, des bras inertes, des corps pris de frénésie fiévreuse, des souffles haletants. Saturation du son, bruit confus de luttes amicales, sueur qui colle les cheveux sur les tempes, sourires crispés sur un solo déchirant de guitares électriques. Lutte entre la vie et la mort, lutte entre la jeunesse et la mort. Lutte vaine des souvenirs. Affirmation de ma souffrance récurrente. J’ai envie de mourir, j’ai envie d’oublier, j’ai envie de vomir tout simplement pour expulser ma peine, ma souffrance, ma torture. Gloire en le scélérat simple d’esprit : il ne côtoie pas le doute, les remords, le regret. Il vit dans le présent. Pas de futur, pas de passé. Quel pied que cette inconscience de sa mortalité et de son devenir… Le présent n’existe plus et mon esprit se perd dans mes souvenirs du futur. Paix illusoire de l'âme. Noire volonté de l'inconnu. La gestuelle émotionnelle de l'homme s'agite dans la pénombre de l'espace infini, inutile, troublante, déchirante. Des démons faussement ingénus contemplent cette agonie vacillante dans des fauteuils soyeux et propres…
Avec sa dégaine famélique de junkie ou de drug-shooting freak, Vinnie Dombrowski surfe sur plusieurs styles dans divers groupes :
la country avec The Orbitsuns,
le blues avec Chef Chris and his Nairobi Trio,
le rock avec Crud et Spys4darwin.
Mais il reste inégalable dans sa stature de leader excité et charismatique du groupe post-grunge Sponge. Sa voix fêlée retentit avec fébrilité dans ses divers albums :
Wax Ecstatic (1996),
New Pop Sunday (1999),
For All the Drugs in the World (2003),
The Man (2005),
l’album de référence restant pour moi le fameux Wax Ecstatic très noir, épuré et délicieux à l’oreille.
Le son authentique et original de Sponge est avant tout l’amalgame faussement anarchique de ses cinq membres qui viennent tous de Motor City alias Detroit : murs denses de guitares de Mike Cross and Joey Mazzola, cimentés par la basse de Tim Cross, fissurés par la voix de Vinnie Dombrowski et enfin complètement détruits par les drums combatifs de Jimmy Paluzzi puis de Charlie Grover, un style reflétant le Détroit postindustriel en crise, saccagé, ruiné, la ville des Stooges, violente, déglinguée, lézardée, flinguée. A voir, à contempler, à entendre, à écouter don d'une oreille attentive et spongieuse en lavant sa vaisselle musicale d’un coup d’éponge.
Doriane Purple
Après le chant noisy des cigales, voici le chant brutal et bruital des Eurocks qui s'annoncent comme chaque année. Ah Malsaucy avec ses bains de boue méphitique dignes de Woodstock, ses saturations de riffs de guitares, ses explosions primales de tympans, ses hallucinations appolinairiennes, ses pogos monstres et sa pluie si rafraîchissante! Rien que du bonheur! Pas une once de spleen mais sûrement beaucoup de fange nauséeuse cette année, vu les cieux sombres!
Madame, Monsieur, demandez le programme !
Jour J: Cf. esquisses des Reines de l'âge de pierre.
Doriane Purple
Doriane Purple
"Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?
Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.
Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :
"Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
"Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.
Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.
Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons !"
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !
Eternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.
Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé ! "
"Le Lac" – Lamartine
"And I was lost for words
In your arms
Attempting to make sense
Of my aching heart
If I could just be
Everything and everyone to you
This life would just be so easy
Not enough time for all
That I want for you
Not enough time for every kiss
And every touch and all the nights
I wanna be inside you
We will make time stop
For the two of us
Make time stop
And listen for our sighs
Not enough time for all
That I want for you
Not enough time for every kiss
And every touch and all the nights
I wanna be inside you
In our fight against the end
Making love we are immortal
We are the last two left on earth
And I was lost for words
In your arms
Attempting to make sense of
My aching heart
If I could just be everything
And everyone to you
Not enough time for all
That I want for you
Not enough time for every kiss
Not enough time for all my love
Not enough time for every touch
Not enough time for all
That I want for you
Not enough time for every kiss
And every touch and all the nights
I wanna be inside you"
"Not enough time" – INXS
"Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !"
" We will make time stop
For the two of us
Make time stop
And listen for our sighs"
Not enough time… Pas assez de temps…
RATM renaît de ses cendres pour quelques concerts sur le territoire américain...
Ayant perdu ma rage contre la machine, deviendrai-je alors sans coup férir un esclave auditif dans le jardin des sons ?
Doriane Purple
Roxanne hante les nuits érotiques des seventies... Depuis les eighties, plus aucun message, la bouteille n'ayant échoué sur aucune plage musicale... 1977: trente ans déjà!...