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littérature - Page 3

  • L'homme descend du songe !

     

    Fusillades verbales exaltées et exhalées de gosiers assoiffés…
     
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    "Hé Blondin ! Tu veux que j’te dise ? T’es le plus grand dégueulasse que la Terre ait jamais porté ! ! ! "


    "Réveille-toi, réveille-toi Blondin, voilà les soldats, allez vite !

    - Bleus ou gris ?

    - Hein ? Ils sont gris, comme nous, confédérés, on va les saluer et après on se tire. Hourra ! Hourra ! Vive la Confédération, vive les Sudistes et mort aux Nordistes ! Ces salauds, et vive le général... comment il s'appelle.. ?

    - Lee.

    - Le général Lee ! Haaaah! Dieu est avec nous, parce que lui non plus il aime pas les Yankees, hourra !

    - Dieu n'est pas avec nous et il déteste les corniauds de ton genre ! ."

     

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    "J'espère qu'elle me fera tout de même la grâce d'assister à mes débuts dans les arènes monumentales... Y'aura du monde ! .. Luis Miguel attire toujours la foule ! .. Y'a longtemps que je rêve de triompher à Madrid... Le public sera exigeant... surtout derrière Miguelito... Je vais être obligé de prendre des risques... Je vais mettre mon costume blanc, celui de mes débuts... Vous vous souvenez de cette novillada de Tolède... Ce vent froid... Ce public affreux... Et ce taureau qui ne voulait pas mourir... Depuis j'en ai estoqué plus de cent ! .. Je suis le plus grand matador français ! .. Gabriel Fouquet... Plus célèbre que Fierchoul... Yo soy unico ! .. Ça vous intéresse, papa ?

    - Peut être ? - Et qu'est ce qui vous intéresse ? Le matador, le taureau ou l'Espagne ?

    - Le voyage, votre façon de voyager.

    - Ah ça c'est un secret !

    - Oh la la ! .. Le véhicule je le connais, je l'ai déjà pris, et c'était pas un train de banlieue, vous pouvez me croire... Monsieur Fouquet, moi aussi il m'est arrivé de boire... Mais ça m'envoyait un peu plus loin que l'Espagne... Le Yangzi Jiang... Vous avez déjà entendu parler du Yangzi Jiang ? .. Ça tient de la place dans une chambre, moi j'vous l'dis !

    - Sûr ! ... Alors deux xérès ? ...

    - Je ne bois plus, je croque des bonbons...

    - Et ça vous mène loin ?

    - En Chine toujours, mais plus la même... Maintenant c'est une espèce de Chine d'antiquaire... Quant à descendre le Yangzi Jiang en une nuit c'est hors de question... Un petit bout par-ci, un petit bout par-là... Et encore, pas tous les soirs... Les sucreries font bouchon..."

     

    "Matelot Hénault Lucien, veuillez armer la jonque, on appareille dans cinq minutes.

    - C'est parti !

    - Albert, je vous en prie, vous n'allez pas encore tout me saloper comme la dernière fois.

    - Madame, le droit de navigation sur le Yangzi Jiang nous est formellement reconnu par la convention du 3 août 1885. Contesteriez-vous ce fait ?

    - Je ne conteste rien. Je vous demande simplement de ne pas tout me casser comme l'autre jour.

    - Oh... mais pardon ! L'autre jour, les hommes de Chung Yang Tsen ont voulu jouer aux cons. Heureusement que j'ai brisé la révolte dans l’œuf, sans barbarie inutile, il est vrai. On n'a coupé que les mauvaises têtes, le matelot Hénault peut témoigner.

    - Sur l'honneur !

    - Bon. Nous allons donc poursuivre notre mission civilisatrice. Et d'abord, j'vais vous donner les dernières instructions de l'amiral Guépratte, rectifiées par le quartier-maître Quentin ici présent. Voilà, l'intention de l'amiral serait que nous percions un canal souterrain qui relierait le Huang He au Yangzi Jiang.

    - Le Yangzi Jiang... bon...

    - Je ne vous apprendrais rien en vous rappelant que Huang He veut dire fleuve jaune et Yangzi Jiang, fleuve bleu. Je ne sais si vous vous rendez compte de l'aspect grandiose du mélange : un fleuve vert, vert comme les forêts comme l'espérance. Matelot Hénault, nous allons repeindre l'Asie, lui donner une couleur tendre. Nous allons installer le printemps dans ce pays de merde !

    - Bon... Je vois qu'vous êtes raisonnables, j'vous laisse... J'ai des clients à servir, moi.

    - Eh ! Dites donc, l'indigène ! Un peu d'tact, hein ! ... Parlons d'autre chose ! ... Parce qu'on les connaît, vos clients ! La Wermacht polissonne et l'Feldwebel escaladeur ! ... Hein ! ... Et puis merde, j'vous raconterais plus rien, là !

    - Chut, Albert ! Vous fâchez pas !

    - Mais vous fâchez pas, vous fâchez pas ! Mais, nom de Dieu d'bordel, j'vous offre des rivières tricolores, des montagnes de fleurs et des temples sacrés et vous m'transformez tout ça en maison d'passe ! ... Vous plantez votre Babylone normande dans ma Mer de Chine ! ... Alors ! ... Matelot Hénault !

    - Oui, chef !

    - On va brûler l'village ! ... Où sont les grenades, que j'les dégoupille ! ...

    - Monsieur Quentin ! ... Calmez-vous ! ... Je vous demande pardon ! ...

    - Une reddition ? ... Soit !... La main d'fer dans l'gant d'velours ! ... Matelot, à vos pagaies !

    - Oui, chef !

    - Attention aux rochers ! ... Et surtout, attention aux mirages. Le Yangzi Jiang n'est pas un fleuve, camarade... C'est une avenue... Une avenue de cinq mille kilomètres qui dégringole du Tibet et qui s'arrête à la Mer Jaune... A gauche et à droite des jonques, des sampans... Au milieu, en plein courant, des tourbillons d'îles flottantes... Des orchidées hautes comme des arbres et des troupeaux de buffles... Des millions de mètres cubes d'or, de fleurs et de limon qui descendent vers Nankin, au milieu des pagodes et des villes en bois... Des villes pontons où tout est à vendre : l'alcool, le poisson cru, les putains, l'opium... Je peux vous affirmer, tenancière, que le fusilier marin a été longtemps l'élément décoratif des maisons d'thé... Dans c'temps-là, on savait rire."

     

    "Oui monsieur, les princes de la cuite, les seigneurs, ceux avec qui tu buvais le coup dans le temps et qu'on toujours fait verre à part. Dis-toi bien que tes clients et toi, ils vous laissent à vos putasseries, les seigneurs. Ils sont à cent mille verres de vous. Eux, ils tutoient les anges !

    - Excuse-moi mais nous autres, on est encore capable de tenir le litre sans se prendre pour Dieu le Père.

    - Mais c'est bien ce que je vous reproche. Vous avez le vin petit et la cuite mesquine. Dans le fond vous méritez pas de boire. Tu t'demandes pourquoi y picole l'Espagnol ? C'est pour essayer d'oublier des pignoufs comme vous."

     

    "T'es qui ?

    - Ah toi tu ferais mieux de t'en tenir là avant que tes espagnolades te r'prennent !

    - Monsieur Hénault, si la connerie n'est pas remboursée par les assurances sociales, vous finirez sur la paille.

    - Dis donc p'tit mal poli, tu veux que j't'apprenne !

    - Monsieur Hénault, je vous interdis de tutoyer mon homme de barre. J'vous ai d'jà dit qu'vous n'étiez pas de la même famille.

    - Alors toi, j'te préviens si t'es venu pour me donner des ordres, j'vais vous virer tous les deux à coups de pompes dans le train !"

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    1962



    Antoine Blondin sur le tour de France


    Pivot raconte dans le Nouvel Obs. du 5-11 octobre 2006 avec un certain Boris Cyrulnik en couverture :


    "Au départ de l’étape du lendemain il faisait frisquet et nous appréciâmes le café fumant servi aux journalistes, aux accompagnateurs et aux invités. Antoine Blondin, enfin raisonnable, avait lui aussi un gobelet en carton dans une main. Je lui dis bonjour, le remerciai de sa présence, la veille à Apostrophes. Il me répondit des choses agréables. C’est son haleine qui me fit baisser les yeux sur son gobelet. Il était rempli de rhum. Il disait qu’il était empêché d’entrer à l’Académie française par la présence entre son domicile et le quai Conti de cinq cafés. Un seul aurait suffi pour lui couper la route de l’immortalité ! Alors cinq ! D’autant que sa devise était : « Remettez-nous ça ! » L’Académie est riche et elle aurait pu faire l’effort de racheter les baux des cinq bistrots pour les transformer en boutiques de fringues, d’antiquités ou, mieux, de livres."

    L'Académie française est plus clémente avec les buveurs d'eau plate, voire d'eau de mer comme Cousteau...

     

    "Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont le pistolet chargé, et ceux qui creusent...Toi, tu creuses..."

     

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    1967



    Gloire aux corridas mortellement enivrées avec des voitures taurines ! De la vraie tauromachine ! De splendides danses de pistoleros ! Et vive les voyages immobiles !

     


    Doriane Purple

  • Souvenirs du futur...

     

     

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    L'avenir n'est pas un long tunnel froid et humide linéaire. Il est éclairé de zones sombres, de zones mortes (dead zone) au bon sens du terme : il est un carrefour protéiforme des possibles où chacun a toujours le choix sans prédétermination calviniste ou sans destin puritain. La seule zone éclairée de notre futur est la certitude de notre mort prochaine, sombre zone d’ombre dont le dernier glas reste inconnu jusqu’au déchirement de notre fil de vie par la noire Moire Atropos.

  • Gare au gorille...

     La planète des singes : Pierre Boulle et autres cousins pas si éloignés que cela…

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    Le patrimoine héréditaire des primates ressemble à plus de 98% à celui des hommes. Leur comportement social nous montre à quel point nous nous ressemblons.

    " Le gorille est le plus grand des singes actuels, juste avant l’homme.
    Bien qu’il fut observé en premier, il n’est définitivement reconnu par les naturalistes qu’en 1852 alors que s’affirment les théories de l’évolution. Le gorille, bien malgré lui, arrive dans un contexte très polémique.
    Depuis sa découverte par les occidentaux au cœur du XIXème siècle, les affirmations les plus insensées en font un monstre violent ou un satyre démoniaque évoquant la honte des origines.


    medium_Gorille10.jpgUn siècle plus tard, et grâce à des pionnières comme Dian Fossey, se dessine une toute autre image du plus pacifique de tous les grands singes, autrement dit les chimpanzés, les orangs-outans, les hommes et même les bonobos.
    Il partage 98% de ses gènes avec les hommes et on estime que sa lignée se sépare de la nôtre vers 9 millions d’années, quelque part en Afrique.
    Un seul fossile, controversé, livre un repère bien incertain sur une évolution encore ignorée.
    Entre les mythes éculés et les révélations fascinantes des scientifiques, les gorilles sortent des brumes de notre ignorance avant, hélas, de disparaître à jamais avec les dernières forêts d’Afrique, terre de nos origines communes."

    Dans le cadre de l'exposition "Gorilles" du Palais de la découverte qui a lieu du 23 mai au 26 novembre 2006, conférence "Gorilla, mon amour : de King Kong au géant magnifique" par Pascal Picq, paléoanthropologue au Laboratoire de Paléoanthropologie et Préhistoire au Collège de France.



    La Belle et la Bête

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    "Dian Fossey demeure dans les mémoires comme une figure légendaire des forêts africaines, étroitement associée à la défense des gorilles. Elle découvre l'Afrique grâce à des amis. Lors d'un voyage sur ce continent, en 1963, elle rencontre le Dr Louis Leakey, qui la convainc de l'importance des recherches entreprises sur les grands singes. Elle consacrera dès lors le reste de sa vie à étudier les gorilles des montagnes
    Elle s'installe d'abord au Zaïre puis, la situation politique se dégradant dangereusement, au Rwanda. En 1967, Dian Fossey établit dans le parc national des Volcans son campement de recherche, le Karisoke. Commence alors une lente immersion dans le territoire des gorilles. Patiemment, elle observe leurs mœurs et les fondements de leur société. Trois ans plus tard, elle établit le premier contact amical jamais enregistré d'un gorille envers un humain : Peanuts, un mâle adulte de près de trois cents kilos, vient lui toucher la main. Mais la médiatisation de son travail débute vraiment lorsque Digit, un jeune mâle, se fait tuer par des braconniers. Dian Fossey alerte alors la presse et lance une campagne contre le braconnage. Après qu'elle eut fait la couverture de la revue américaine National Geographic, les dons affluent, lui permettant de consacrer le restant de sa vie au sauvetage des gorilles. Dian Fossey est tuée le 26 décembre 1985, dans des circonstances qui n'ont jamais été éclaircies. De son œuvre, il reste sa fondation, la Dian Fossey Gorilla Fund, qui continue son action pour la défense des gorilles. En 1986, Michael Apted porte à l'écran son autobiographie Gorilles dans la brume, avec Sigourney Weaver dans le rôle de cette femme au destin extraordinaire."

    D’après l’encyclopédie de Yahoo!

    "Partie pour six mois, Dian Fossey restera dix-neuf ans dans la jungle, jusqu’à son assassinat, jamais élucidé, le 26 décembre 1985. Elle mit tout en œuvre pour défendre les gorilles, auxquels elle voua une passion illimitée. Adapté de son récit Treize ans chez les gorilles, le film est une ode à la nature et aux animaux en même temps qu’une dénonciation de la cruauté humaine. Mieux encore que l’excellente Sigourney Weaver, les gorilles tiennent leurs rôles en véritables professionnels."

    D’après http://www.arte.tv


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    La vraie et la fausse Dian Fossey s’entremêlent comme deux lianes sœurs dans la jungle inextricable de l’Afrique équatoriale des Grands Lacs. L’une est actrice de la vie des autres, l’autre est actrice de sa propre vie. Toutes deux ont le mérite de nous ouvrir les yeux, l’une sur la préservation de la nature et des gorilles de montagne en particulier, et l’autre sur la préservation des vies humaines et humanistes telles que celle de cette scientifique assassinée dans l’exercice de ses fonctions. A qui la faute de ce meurtre humain, de ces meurtres animaux ? Aux braconniers ? Non, ils n’étaient que des chasseurs indigènes qui perpétuaient leurs traditions séculaires de survivance. Ils ne tuaient que pour vivre ou survivre. Il est vrai qu’ils tuaient plus que naguère… Mais à qui la faute ? Aux commanditaires alors ? Ces pauvres chasseurs ne tuaient que si ces commanditaires blancs les incitaient à le faire. Qui étaient ces commanditaires ? Des amateurs de safaris sanglants incapables de pister un animal sauvage, des professionnels de trophées empaillés et mortuaires, des propriétaires de zoo réclamant des animaux authentiquement sauvages. Qui les poussaient à créer ainsi cette blessure sanguinolente dans l’Afrique profonde si ce n’est la société blanche et bien pensante : les amis admirant medium_King_Kong.jpgles photos et les trophées, les nombreux visiteurs de zoo, les spectateurs des cirques. Et puis le gorille n’avait-il pas cette image terrible de roi brutal et sanguinaire que les foules aimaient tant croire au travers du magnifique King Kong d’Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper de 1933 ou de ces singes, maîtres de l’homme devenu esclave, de la grandiose Planète des Singes de Pierre Boulle de 1963. Qui a peur du grand méchant singe ? Les créationnistes, les anti-darwiniens ? Mais me direz-vous, il n’y plus de safaris, ou en tout cas il ne subsiste que des safaris-photos, il n’a plus de champions de trophées animaliers, il y a des parcs protégés. Il y a malheureusement encore des braconniers, des safaris officieux, des zoos qui se vantent de préserver des espèces en enfermant et en aliénant les derniers rescapés de leur race, des cirques de freaks animaliers, des guerres qui tuent des hommes mais aussi des animaux (Rwanda pour les gorilles, Vietnam pour les tigres totalement disparus de ce pays à cause du napalm américain par exemple), les pollutions industrielles, chimiques, nucléaires, ménagères... Des comportements humains négligeants à l’échelle de six milliards d’hommes ont des conséquences catastrophiques sur la faune et la flore planétaires. Et nous sommes tous responsables. Il n’est point besoin d’aller en Amazonie et de constater sa déforestation pour évoquer les disparitions journalières de nombreuses espèces d’insectes, de reptiles, de poissons, de mammifères, il suffit de savoir qu’un seul sachet plastique d’un de nos bons vieux supermarchés, arrivé à terme dans la mer, peut asphyxier une tortue marine l’ayant pris pour une délectable méduse. Que faire alors ? Cela semble simple : attendre que l’homme s’autodétruise (il y aura des dégâts collatéraux pour les autres animaux, c’est sûr !) afin que les espèces survivantes puissent enfin respirer le bon air vicié en dioxyde de carbone. Ah, je comprends pourquoi ce bon vieux Dany le Rouge s’est recyclé en Dany le Vert !
    L’avenir des gorilles reste encore dans la brume…

    Doriane Purple


    "Après la destruction de leurs milieux, l'utilisation ou la destruction des espèces est la deuxième menace qui pèse sur les plantes et les animaux sauvages. Que ce soit parce qu'ils entrent en compétition avec les activités humaines comme l'ours ou le loup ou au contraire parce que leur intérêt commercial peut entraîner leur surexploitation comme le rhinocéros ou le tigre, beaucoup d'espèces sont menacées de disparition. Bien que nos efforts relatifs aux espaces naturels soient destinés à protéger près de 85% de la diversité biologique sur terre, certaines espèces d'animaux ou de plantes méritent une attention toute particulière. La protection de grandes portions de leur habitat ne peut suffire à garantir leur sauvegarde car elles sont exposées à des menaces plus directes. "

    D’après http://www.wwf.fr/

     

  • Lettre à Anna Graham

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    De François Rabelais ( Alcofribas Nasier ) à Boris Vian ( Bison Ravi ), les écrivains célèbres se cherchent et se recherchent d’autres identités clownesques. Quant à moi, pauvre écrivaillon de la blogosphère autiste, puis-je en espérer un ? Quelle anagramme donneriez-vous à  cette désespérée et désespérante Doriane Purple ?

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Anagramme

    http://aixtal.blogspot.com/2005/08/rcr-gnrez-vos-noms-de-plume.html

    http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Francois_Rabelais

    http://www.borisvian.fr/

    http://theuniversityofmyopia.com/annagraham.html ???

    Doriane Purple

  • Métal hurlant !

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    Le métal acéré coule dans mes veines, brûlant de son feu liquide mes tympans. Ses flammes noires aspergent d'essence méphitique mon âme sombre, l'allumant d'un éclat crépusculaire, ravageur, le déchirant de ses riffs gutturaux. Ses fumées m’étouffent, exhalant leur souffle rauque et aciéré, phosphorant mes yeux rougis par la folie brutale de ces bruits métalliques. Serait-ce un avant-goût du dantesque Enfer ou plus simplement un léger étourdissement bien terre à terre ?

     

     Doriane Purple

     

     

  • Marilyn Manson: intellectuel sulfureux ou génial ambitieux?



    medium_MM.jpg"Marilyn Manson, de son vrai nom Brian Warner, est né le 5 janvier 1969 à Canton dans l’Ohio aux États Unis.
    Né de parents catholiques et croyants, il reçoit une éducation religieuse et suit une partie de sa scolarité dans une école privée catholique à Canton. De cette période, il gardera une profonde haine du christianisme et de la morale chrétienne.

    Fraîchement diplômé d’une école de photojournalisme, il rencontre en Floride, Scott Mitchell, guitariste velléitaire et fonde en sa compagnie un groupe de musique. Tous deux troquent leurs patronymes contre des noms de scène inspirés des « icônes » de la presse à scandale, agrégeant en une même entité contradictoire des figures auréolées par le star-system avec d’autres, non moins célèbres, stigmatisant la folie criminelle. Marilyn Manson, hybride de Marilyn Monroe et Charles Manson, et, en somme, un résumé lapidaire d'une certaine Amérique mais aussi un avant goût programmatique de la carrière de Marilyn Manson.
    Après une brève période sous l’appellation Marilyn Manson and the Spooky, et de nombreuses permutations de ses membres, le groupe retrouve son appellation d’origine et sort en 1994, un premier album «Portrait of an American Family». Manson y fustige la culture américaine et la religion : «Nous sommes tous un symptôme de notre Amérique chrétienne, le plus grand Satan de tous les temps». Cette même année, Marilyn Manson est ordonné prêtre de l’Eglise de Satan par son fondateur, Dr Anton Szandor Lavey.
    La provocation devient dès lors le mode de communication principal du groupe, multipliant en concert, les actes destinés à choquer la morale des « bien pensants» comme déchirer la bible, se frotter les fesses avec le drapeau des États Unis avant de le brûler, ou encore se masturber sur la tête d’un vigile.
    Le personnage de Marilyn Manson s’affirme superposant les références pop (notamment au groupe Kiss ou à David Bowie : look androgyne, oeil faussement vairon, bisexualité revendiquée, manière de se mettre en scène dans ses clips…), à celles christiques ou fantastiques. Il en va de même pour le style musical, baptisé Glam Goth, sorte de digest de rock métal, gothique, et Glam Rock.
    C’est avec son troisième album « Antichrist Superstar » sorti en 1999 que le groupe se hisse au hit parade des meilleures ventes avec des millions d’albums vendus dans le monde entier. Marylin Manson s’autoproclame «Antichrist », en référence directe à « l’Anthéchrist » de Nietzshe.
    La même année, deux élèves du collège de Littleton (Columbine) pénètrent dans l’enceinte de l’école armés de fusils automatiques et tuent 13 de leurs camarades. L’enquête révèlera, entre autres, deux adolescents, fans de rock métal et de Manson en particulier. La presse mais aussi les associations familiales et religieuses se déchaînent contre Marilyn Manson. Il répondra : “ Beaucoup de gens oublient ou n’ont jamais réalisé que je suis issu d’une critique de cette impasse dans laquelle on allie désespoir et hypocrisie. Le nom de Marilyn Manson n’a jamais fait que célébrer cette triste réalité américaine où ce sont les meurtriers qui tiennent le haut de l’affiche, l’Amérique met un psychopathe en couverture de Time Magazine comme elle le ferait avec n’importe quelle star de cinéma. De Jesse James à Charles Manson, les médias, depuis leurs origines, ont toujours transformé les criminels en héros nationaux(…) Nous applaudissons quand sort des usines une bombe qui peut détruire toute l’humanité et nous avons grandi en regardant la cervelle de notre président gicler sur tout le Texas. Les temps ne sont pas devenus plus violents, ils sont justes devenus plus télévisés. ” Rolling Stone, 28 mai 1999
    Invité par Michael Moore à s’exprimer dans son film «Bowling for Columbine» et à la question : «Qu’auriez-vous à dire à ces deux adolescents ?», Marilyn Manson répondra : « Rien. Je les écouterais, ce que personne n’a fait. »
    Adulé ou haï, ange ou démon, Marilyn ou Manson, Marylin Manson a réussi à devenir lui-même une icône, se servant de ce qu’il dénonce pour accéder au statut de superstar. «Nous sommes la merde de l’Amérique.» annonçait-il…"

    D'après http://www.arte-tv.com/

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    L'iconoclaste est devenu icone ! Certains s'en sont brûlés les doigts, par exemple Kurt Cobain. Mais Marilyn Manson n'a pas du tout la même fragilité ... voire la même pureté ?

    Doriane Purple

  • Le cri : Absara !

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    Les dieux immortels sont-ils morts ?

     

    Nous appelons en vain leur nom estimé, nous psalmodions leur nom loué, nous crions leur nom en nous arrachant les cheveux. Rien n’y fait ! Le vide de l’espace Internet sonne désespérément vide.

    "Absara, absara, absara…" : cette litanie résonne dans nos nuits sans lune !

    Que sont-ils devenus ? Ont-ils succombé à l’oubli ou se sont-ils éloignés des hommes, lassés de leur bêtise cultuelle et culturelle pour rejoindre dans l’aurore aux doigts roses leur Olympe aux palais roses, leur libéral isthme ou leur libéralisme ? Peut-être ont-ils été déchus par leur prêtre sans nom, ce bonze à tête de bronze, ce mandarin aux doigts d’airain, ce duc au fantasmagorique et économique suc ? Qu’en est-il ? Nos plaintes resteront peut-être à jamais emprisonnées dans l’espace-temps infini. Qui le sait ? Leurs mystères resteront alors à jamais dans les arcanes des arcades de la toile d’araignée.

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    Une petite épine sur leur couronne aux inébranlables de la foi de la part d’un aveugle parmi les borgnes : http://atheisme.free.fr/

    Doriane Purple

  • Lettre à Milena

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    L’enfance est là, toute proche… Elle nous contemple de ses yeux tout à la fois inquisiteurs et neufs. Elle attend des réponses qui ne viendront peut-être jamais. Elle est là, dans son pyjama déjà trop étriqué, négligée par les préoccupations ridiculement importantes de la vie adulte. Elle essaye d’avancer vers nous, mais elle ne comprend pas encore que ces premiers pas l’éloigne jour après jour de nous. Est-ce là la tragédie de l’enfance, être entourée d’adultes ayant oublié qu’ils ont été des enfants ? Quand commençons-nous à perdre notre âme d’enfant ? Peut-être quand nous envisageons que notre propre disparition peut être un cataclysme pour sa progéniture et qu’alors l’insouciance se meurt peu à peu. Peut-être quand nous voyons nos propres parents vieillissants rentrer pesamment, rhumatisme après rhumatisme, dans l’antichambre de la mort. Peut-être quand l’ouverture d’un livre comme L’Ours du grenier n’évoque plus qu’un vide béant de sentiments et de souvenirs. Peut-être qu’un sourire rayonnant et salvateur nous replongera dans l’insouciance. Peut-être que la folie douce des rires cristallins et enfantins n’a pas réellement encore levé l’ancre et reste bien ancrée dans notre cœur sous le vague à l’âme. Comment ne pas succomber ainsi aux charmes d’un cadeau soyeux et envoûtant d’un Ours du grenier ? Le papier kraft y évoque ces vieilles et grandes bâtisses des grands-parents de notre enfance, leurs lumières feutrés, leur odeur sereine de vieilles pierres accueillantes, leurs planchers rugueux et chauds, la quiétude sécurisante de leurs réveils de vacances, leurs tasses de chocolat fumant, leurs pains d’épice beurrés avec amour, leurs petites fêtes quotidiennes, leurs grandes joies annuelles, leurs chants du coq bienveillants, leurs soleils picotants et revigorants, leur chaleur recouvrante enfin recouvrée.

     

    " Lucie était très enrhumée et elle avait passé la journée au lit.

    Le soir, au moment d’éteindre la lumière, son grand-père lui dit, avec un grand sourire :

    - Dors bien, Lucie. Demain, quand tu iras mieux, nous irons acheter un ours en peluche. Mon Nounours était mon meilleur ami, tu sais, et je serais très heureux que tu en aies un qui compte autant pour toi.

    Puis elle se retrouva seule, dans le noir.

     

    Mais soudain, un rayon de lune passa entre les rideaux et vint toucher la porte d’un placard que Lucie n’avait encore jamais remarqué. La porte du placard s’ouvrit.

    - C’est bizarre, se dit-elle. Je me demande ce qu’il y a à l’intérieur. Elle s’approcha, sur la pointe des pieds, pour examiner le contenu du placard.

     

    C’était une sorte de grenier. Derrière les toiles d’araignée, Lucie aperçut des objets couverts de poussière et un paquet enveloppé dans du papier d’emballage, avec un ruban rouge. Elle eut du mal à défaire le nœud. Mais en ouvrant le paquet, elle fut ravie de découvrir un vieil ours en peluche.

     

    L’ours était vieux. Très vieux. Une de ses oreilles était à moitié détachée et sa fourrure était très usée par endroits. Lucie vit même que le ventre avait été amoureusement recousu. Mais les yeux de l’ours brillaient d’une manière étonnante.

    - Ce n’est pas possible, songea Lucie. On dirait qu’il vient de me faire un clin d’œil… "

     

    Le rêve continue…par l’unique biais de l’imagination.

     

    Pourquoi alors rechercher tant de chimères : marques vestimentaires, automobiles neuves à multiples options inutiles, chaînes hi-fi nec plus ultra, portables insupportables, vacances à Megève ou à Biarritz, statut social élevé, signes extérieurs de richesse, argent, gloire, pouvoir ?

    Nous incarnons ainsi des pharaons orgueilleux et impudiques : nous n’emmènerons aucunement rien de bien utile dans notre dernier sépulcre, sinon le souvenir riant du temps pris sur la mort et que nous avons offert à nos tout proches et à nous-mêmes. Cela n’est en rien kafkaïen… C’est aussi simple que de conter une histoire à sa fille…

     

    http://www.eveiletjeux.com/choisircommander/fiche.asp?id_produit=503866

     

    http://perso.orange.fr/mondalire/lettresmilena.htm

     

     

    Doriane Purple

  • Oraisons funèbres d’un boss pas du tout hué

                  Ubi est, mors, victoria tua ?           
                  Ô mort, où est ta victoire ?

                  
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         Le ressort de ta montre a cassé       
         et ta dernière heure a sonné.      
         Adieu l’artiste.    
         Adieu le faux pouêt pouêt et le vrai poète…

    « En dernier ressort 

    Je connaissais un sportif qui prétendait

    avoir plus de ressort que sa montre.

    Pour le prouver, il a fait la course 

    contre sa montre.   

    Il a remonté sa montre,   

    il s'est mis à marcher en même temps qu'elle.

    Lorsque le ressort de la montre est arrivé en bout de course,

    la montre s'est arrêtée.

    Lui a continué,

    et il a prétendu avoir gagné

    en dernier ressort !
        
       
       

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    Ouï-dire

    Il y a des verbes qui se conjuguent
    très irrégulièrement.
    Par exemple, le verbe ouïr.
    Le verbe ouïr, au présent, ça fait:
    J'ois... j'ois...
    Si au lieu de dire "j'entends", je dis "j'ois",
    les gens vont penser que ce que j'entends est joyeux
    alors que ce que j'entends peut être
    particulièrement triste.
    Il faudrait préciser:
    "Dieu, que ce que j'ois est triste!"
    J'ois...
    Tu ois...
    Tu ois mon chien qui aboie le soir au fonds des bois?
    Il oit...
    Oyons-nous?
    Vous oyez...
    Ils oient.
    C'est bête!
    L'oie oit. Elle oit, l'oie!
    Ce que nous oyons, l'oie l'oit-elle?
    Si au lieu de dire "l'oreille",
    on dit "l'ouïe", alors:
    Pour peut que l'oie apartienne à Louis:
    - L'ouïe de l'oie de Louis a ouï.
    - Ah oui?
    Et qu'a ouï l'ouïe de l'oie de Louis?
    - Elle a ouï ce que toute oie oit...
    - Et qu'oit toute oie?
    - Toute oie oit, quand mon chien aboie
    le soir au fond des bois,
    toute oie oit:
    ouah! ouah!
    Qu'elle oit, l'oie!...
    Au passé, ça fait:
    J'ouïs...
    J'ouïs!
    Il n'y a vraiment pas de quoi! »

     

     Raymond Devos

     http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3382,36-784107@51-783858,0.html

     http://www.univ-rouen.fr/flaubert/bovary/bovary_6/notices/oraisons.html

  • Beautiful Losers

    J’aime ARTE et je le dis !

     

    Un très intéressant Tracks sur les Beautiful Losers…

     

    " Quel est le point commun entre cette horde de skaters du début des années 90, le peintre maudit Vincent Van Gogh, la tête brûlée des New York Dolls Johnny Thunders et l'incorrigible Pete Doherty ? Ils font tous parti de l'infâme tribu des "Beautiful Losers".

    Cette formule, c'est le nom d'une nouvelle de Leonard Cohen publiée en 66. Le poète canadien a 32 ans quand il imagine cette histoire écrite sous amphétamine. Mais déjà le mythe du perdant magnifique s'était propagé avec les hoboes dès les années 30. Ces travellers qui parcourent l'Amérique accrochés aux trains de marchandises inspireront La Beat Génération. Leur modèle à tous : Stagger Lee. En tuant en 1895 son partenaire de tripot, il devient le premier héros légendaire noir et insoumis. Archétype du beautiful loser, il inspire des centaines de chansons, et son fantôme hante les soulmen comme Ike Turner ou Sly Stone. Rebelles, les perdants magnifiques tirent leurs forces de leurs faiblesses. Vivant au jour le jour, contre-productifs, qu'ils soient punks ou surfers, ils font de la beautiful lose un art de vie.

     

    medium_32.jpgDans un monde où tout s'achète et tout se vend, les derniers hommes libres sont ceux qui n'ont pas peur de tout perdre. Navigant à l'instinct, ils prennent tous les risques, passent pour des fous ou de doux rêveurs. Mais au bout du compte ils se révèlent visionnaires et inventent le monde de demain. Pas de plan de carrière chez les beautiful losers: ce sont les vrais héros modernes.

     

    Héritiers de Stagger Lee ou de Robert Johnson, les héros du blues originel, fascinés comme Leonard Cohen par la Beat Generation de Kerouac ou de Burroughs, ou inspirés par les légendes déglinguées du Funk ou du Punk, de Sly Stone à Sid Vicious, les "perdants magnifiques" ont écrit quelques-unes des plus belles pages de la musique, de la littérature ou des arts plastiques. Aujourd'hui, ils s'appellent Pete Doherty, Mike Skinner, Sonic Youth ou Marilyn Manson: dans notre monde de plus en plus formaté, ces hors-cadre n'ont jamais été aussi nécessaires. "

     

    D’après http://www.arte-tv.com/fr/search__results/1228682.html

     

    A lire pêle-mêle : Sur la route de Jack Kerouac, Mémoires de l’enfer de Marilyn Manson.

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    Doriane Purple