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Doriane Purple - Page 13

  • M comme...

    M comme Métal Hurlant... M comme Marvel... M comme... Jean Giraud?!... alias Moebius.


    " Jean Giraud est né en 38 à Nogent sur Marne. Très vite, il découvre que le dessin lui apporte de la joie intérieure et la reconnaissance extérieure. Ses cahiers se couvrent de dessins, la plupart s’inspire de l’épopée du Far West américain très prisée de la jeunesse d’après guerre. Sa passion le conduit vers l’école des Arts appliqués mais après deux ans d’études, il se lance, dès 1956 dans la vie professionnelle.
    Après un séjour de quelques mois au Mexique qui devait le marquer très profondément, il accomplit son service en Allemagne et en Algérie tout en collaborant à une revue militaire.
    À son retour à la vie civile il retrouve Joseph Gillain qui lui enseigne les rudiments du métier. De cet apprentissage naîtra un album de la série Jerry Spring réalisé en duo : La piste de Coronado.
    Mais c’est en 1963 que Jean Giraud rencontre Jean-Michel Charlier qui co-dirige le journal "Pilote" avec René Goscinny. Ensemble ils vont créer les aventures du lieutenant « Blueberry » qui continuent de paraître encore avec le même succès malgré la disparition de Jean-Michel Charlier en 1989.
    Entretemps, Jean Giraud a entamé une carrière parallèle sous le pseudonyme de Mœbius. En 1975 il s’associe à Jean-Pierre Dionnet pour créer le magazine « Métal Hurlant ». Là, il va explorer la veine fantastique de la science-fiction et du dessin onirique.
    Il marquera plusieurs générations de lecteurs à travers le monde entier avec des histoires étranges et énigmatiques dont « Arzach » et « Le Garage hermétique » sont les exemples les plus marquants. C’est ensuite une autre rencontre déterminante dans la vie de l’artiste celle du cinéaste et poète chilien Alexandro Jodorowsky sur le projet grandiose et avorté de l’adaptation du roman de Franck Herbert « Dune ». C’est cependant à travers la saga en six volumes de « L'Incal » qu’ils créeront leur propre chef-d’œuvre. L’art de Jean Giraud « Mœbius » s’est diversifié au fil des ans : illustrations de livres, publicités, expositions de peintures, gravures etc...
    Mais c’est par sa rencontre avec l’univers du film qu’il va collaborer à des œuvres prestigieuses telles que «Les Maîtres du Temps», «Alien», «Tron», «Willow», «Abyss».

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    JEAN GIRAUD – MŒBIUS : DEUX VISAGES, DEUX STYLES

    1956 : Première BD, « Frank et Jérémie » paraît dans le magazine « Far West »
    1963 : Les premières planches de « Fort Navajo » (scénarisées par Jean-Michel Charlier) sont publiées dans le journal « Pilote ». Giraud collabore avec «Hara-Kiri» sous le pseudo de Moebius.
    1965 : Le premier album de Blueberry « Fort Navajo »
    1967 : Illustration d’une pochette de disque d’après des photos prises par Jean Noël Coghe de Jimi Hendrix
    1972 : Naissance de « L’Écho des savanes » pour lequel Moebius dessine « le Ban-dard Fou »

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    1975 : Moebius fonde les « Humanoïdes Associés » et lance le journal « Métal Hur-lant » avec Druillet et Dionnet. Il crée les personnages légendaires d’Arzach et du Major Fatal. Projet d’adaptation du film « Dune ».
    1977 : Il collabore au film « Alien » pour lequel il dessine les costumes et les décors du film de Ridley Scott.
    1978 : Il dessine « Les Maîtres du Temps » à la demande de René Laloux
    1981 : La série de l’Incal explose avec la collaboration de Jodorowski (scénariste).
    1981/1989 : Les aventures de John Difool.
    1985 : Il dessine « Little Nemo », un dessin animé japonais de Masami Hata.
    1989 : Disparition de Charlier. Moebius va continuer l’aventure « Blueberry » seul et il va travailler dans l’univers de la S.F. avec « les Mondes D’Edena ».
    1997 : C’est le « Cinquième Élément » réalisé par Luc Besson qui sera marqué par la signature de Moebius.
    2003 : Fête des 40 ans de « Blueberry » avec la sortie de « OK Corral » et la sortie de « Blueberry » (Vincent Cassel) au cinéma du film de Jan Kounem."

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    D'après Arte 

    Doriane Purple 

     

  • Marcheur céleste...

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    Dans cette Voie Lactée, les expos et les concerts sont les deux mamelles de La Laiterie. Ce vendredi-là, j'y avais rendez-vous pour faire mon beurre musical avec un Skywalker aux allures éclairées de noir désir : Luke.

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    Beaucoup d'énergies sur scène auxquelles répondait celle un peu vascillante de la fosse, amoindrie en partie par une longue semaine de maladie familiale... Au final, une petite salle à taille humaine qui rendait le contact avec une certaine catégorie d'hommes de l'espace assez chaleureux et intime, tout en permettant de pousser les bruitages rockailleux au fin fond de la nuit cosmique.

    Le sombre bus spatial Star Dust de Luke est donc à suivre dans la constellation du rock français ! Attention cependant dans son doux périple de ne pas heurter quelques vaches extraterrestres...

     

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     Doriane Purple

     

  • Clochard céleste...

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    Traversées discontinues, disjointes, intangibles, contiguës et faussement exiguës, des grands espaces américains sur les rails routiers de l'après seconde guerre mondiale, parsemées d'explosions iniques et désinvoltes, de rencontres passagères, d'amitiés passionnelles et destructrices, d'insouciances inquiètes, de recherches mystiques, sous l'influence affichée de la faim tenaillante, du désir juvénile, de l'alcool frelaté, de l'herbe parfumée ou de la benzédrine trafiquée...

     

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    Grands espaces hachés menu à coup d'auto-stops débridés et de style court, incisif, spontané, fuyant au rythme du Be Bop, zigzaguant sur la carte littéraire état-unienne.

     

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    Vie rongée par la funeste, bien que salutaire, ambition de n'avoir aucune ambition d'avenir. Avaleur de bitume cancérigène, de micro-vies instantanées, de sensations brèves et éphémères, l'oeuvre pilier de la beat generation avait été semée par Kerouac pour s'envoler aux vents aléatoires du temps qui passe, mais elle resta plantée et s'enracina si fortement dans l'Histoire des Etats-Unis et du monde occidental en général qu'elle nous recouvre encore de son ombre. Après la génération perdue d'un Francis Scott Fitzgerald, la génération foutue d'un Jack Kerouac s'inscrivit dans le monde social et inhumain de l'Amérique industrialisée de l'après-guerre, dans le beat lancinant et désabusé du monde dit moderne.

     

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    En ce jubilé de la parution de "On the road", adieu donc Sal Paradise, adieu clochard céleste ?... 

     

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    Doriane Purple 

  • Soyons réalistes, exagérons l’impossible !

    Che Guevara’s Marketing
     
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    Montpellier, ville vivante, grouillante, ébouriffante, fourmillant d’une vitalité désarmante et d’une jeunesse désinvolte, sous la douce chaleur du soleil automnal. Voilà que je m’arrête brusquement devant une affiche dénuée de pudeur, obscène, racoleuse, vantant … les onzièmes Internationales de la Guitare de Montpellier.
     
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    Sur la publicité, on peut y voir un montage de la photographie familière et trop célèbre de Che Guevara, prise à Cuba le 5 mars 1960 par Alberto Díaz Gutiérrez, dit Korda (à moins que ce ne soit par Juan Vivés, dit El Magnifico, un transfuge des services secrets cubains, selon ses propres dires),
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    sa tête profane, profanée d’une hérétique aura christique frôlant le bigotisme et enchassée sur un corps d’éphèbe à chemise flashy de pop-star moderne posant dédaigneusement, une guitare folk à la main et des lunettes noires hautaines vissées sur les yeux. A quand le Che déguisé en Golden Boy de la City ou de Wall Street pour les besoins d’une annonce bancaire, ou en Père Noël pour une campagne publicitaire de grands magasins pour les fêtes de fin d’année ? "Soyons réalistes, exigeons l’impossible" est devenu "Soyons réalistes, exagérons l’impossible". On retrouve déjà son image galvaudée et vendeuse sur des T-shirts d’enfants dans les écoles primaires ou sur la poitrine de bimbos dans les soirées mondaines,
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    dans des magasins d’ameublement sous forme décorative et même peut-être, pourquoi pas, sous la forme de glace "Cherry Guevara".
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    Che Guevara n’est plus qu’une belle gueule représentative d’une jeunesse révoltée et révolue qui, par sa disparition rapide et tragique, suscite le fantasme des consuméristes modernes. La plupart de ceux qui consomment son image ne savent pas ce que le Che était et ce qu’il représente de façon historique et idéologique : la représentation d’un temps où le choix politique était encore bivalent, bien qu’ambivalent. Attention, je ne défends en rien Che Guevara et ses actes. En effet, bien qu’idéaliste et généreux à la base, il a participé sciemment à l’instauration d’une dictature à Cuba après l’éviction de celle pro-américaine de Batista en 1959 et son serment d’Hippocrate a été largement oublié dès lors qu’il a tué pour défendre ses idées. Je ne défends ici que son image et je déplore qu’elle soit aujourd'hui si ironiquement porteuse de valeurs mercantiles sans aucune analyse historique du personnage. A ce propos, mes anciens bailleurs m’assenaient leurs verbiages à chaque fois que je ne pouvais pas les éviter. Ils se vantèrent un jour de s’être payés un voyage à Cuba, destination à la mode semblait-il, et avaient été surpris du culte des "indigènes" à propos d’un personnage barbu que l’on voyait partout dessiné sur les murs. Ce n’était pourtant pas le "président" (sic) de Cuba ! Ce barbu parmi les barbudos n’était autre que le Che. J’ai toujours adoré ces incultes présomptueux et suffisants. Il est vrai que l’on ne peut pas être cultivé en toutes choses communes, bien qu’on le soit en choses fongibles, mais dans ce cas, il est préférable de ne pas parler et de conserver ses logorrhées verbales avant de s’être informé sérieusement. Vous ne me verrez jamais parler ou écrire sur les stratégies footbalistiques, l’art culinaire, la graphie chinoise ou même… l’orgasme féminin. Ce sont des sujets qui me dépassent !
     
    Je connais Che Guevara, ce petit Jésus communiste depuis l’enfance, par l’intermédiaire de la culture cultuelle familiale. Ma grand-mère, qui a 98 ans, conserve à ses côtés les photos familiales et en face d’elle, l'image du Che auquel elle prête, dans sa mémoire défaillante, une hypothétique liaison de jeunesse. J’ai souvenir aussi d’un moment émouvant dans ma prime jeunesse en entreprise où un collègue de travail d’origine argentine m’avouait au détour d’une brève histoire de sa vie, que ses grands-parents avaient été voisins des parents du Che dans sa jeunesse dans un petit village d’Argentine. Le contraste entre le milieu de l’entreprise où nous déambulions et l’évocation de ce souvenir peu libéral où nous voguions était par là même cocasse, mon style beatnik ayant certainement suscité ses aveux à peine murmurés. Autre souvenir plaisant : l’affiche inversée et donc risible d’un Che portant un T-shirt à l’effigie de Renaud, à la sortie d’un des concerts de ce même chanteur.

      
     
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    Un homme est mort et son cadavre, après presque 40 ans, ne repose toujours pas en paix...
    Adieu donc l’icône usée d’un univers passé, vive la carte postale publicitaire d’un monde moderne consumériste !
    ¡Hasta siempre la victoria… del liberalismo !
     
    Bibliographie bien loin d’être exhaustive :
     
    Che de Pierre Kalfon , très riche, très documenté et très intéressant pour mieux comprendre le parcours de Che Guevara, livre qui a inspiré le film El Che
     
    Révolte consommée de Joseph Heath et Andrew Potter (commenté magiquement par Pierre Assouline et par Le Monde diplomatique) ou L’art de la récupération de la révolte
     
    A quand aussi un Kurt Cobain trônant sur des chaises hautes pour bébés ou vantant virtuellement une quelconque marque de voitures?
     
     
    Doriane Purple 

  • Chatoiement...

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    Le chat

    I

    Dans ma cervelle se promène
    Ainsi qu'en son appartement,
    Un beau chat, fort, doux et charmant.
    Quand il miaule, on l'entend à peine,

    Tant son timbre est tendre et discret ;
    Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
    Elle est toujours riche et profonde.
    C'est là son charme et son secret.

    Cette voix, qui perle et qui filtre
    Dans mon fond le plus ténébreux,
    Me remplit comme un vers nombreux
    Et me réjouit comme un philtre.

    Elle endort les plus cruels maux
    Et contient toutes les extases ;
    Pour dire les plus longues phrases,
    Elle n'a pas besoin de mots.

    Non, il n'est pas d'archet qui morde
    Sur mon coeur, parfait instrument,
    Et fasse plus royalement
    Chanter sa plus vibrante corde,

    Que ta voix, chat mystérieux,
    Chat séraphique, chat étrange,
    En qui tout est, comme en un ange,
    Aussi subtil qu'harmonieux !

    II

    De sa fourrure blonde et brune
    Sort un parfum si doux, qu'un soir
    J'en fus embaumé, pour l'avoir
    Caressée une fois, rien qu'une.

    C'est l'esprit familier du lieu ;
    Il juge, il préside, il inspire
    Toutes choses dans son empire ;
    Peut-être est-il fée, est-il dieu ?

    Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
    Tirés comme par un aimant
    Se retournent docilement
    Et que je regarde en moi-même

    Je vois avec étonnement
    Le feu de ses prunelles pâles,
    Clairs fanaux, vivantes opales,
    Qui me contemplent fixement.

     

    Charles Baudelaire

     

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  • Les lendemains qui chantent ?

     

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    Quand le rire est puni, quand le ridicule tue, il est à craindre que la démocratie soit morte. C'est loin d'être le cas aujourd'hui. Cependant, il faut toujours rester vigilant face aux appétits d'un éventuel nouveau Napoléon. La démocratie est une denrée périssable si on la néglige trop.

     

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    Alors cher Duc, adepte de troma-tismes, je vous envoie ce lien chantant aux faux airs belges d'un vrai Mr Manatane caustique,  d'un de vos très, très lointain cousin aristocratique, à regarder quand votre blues de nobliau vous prendra à la gorge, et qui, j'espère, n'altèrera pas votre foi... en moi. Quelques perles rares se disséminent encore sur ce site miné d'éclats de rire...

     

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    Doriane Purple

  • L'effet beauf...

     

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    Le temps ne fait rien à l'affaire...

    "Quand ils sont tout neufs
    Qu'ils sortent de l'œuf
    Du cocon
    Tous les jeunes blancs-becs
    Prennent les vieux mecs
    Pour des cons
    Quand ils sont d'venus
    Des têtes chenues
    Des grisons
    Tous les vieux fourneaux
    Prennent les jeunots
    Pour des cons
    Moi, qui balance entre deux âges
    J'leur adresse à tous un message

    Le temps ne fait rien à l'affaire
    Quand on est con, on est con
    Qu'on ait vingt ans, qu'on soit grand-père
    Quand on est con, on est con
    Entre vous, plus de controverses
    Cons caducs ou cons débutants
    Petits cons d'la dernière averse
    Vieux cons des neiges d'antan

    Vous, les cons naissants
    Les cons innocents
    Les jeun's cons
    Qui n'le niez pas
    Prenez les papas
    Pour des cons
    Vous, les cons âgés
    Les cons usagés
    Les vieux cons
    Qui, confessez-le
    Prenez les p'tits bleus
    Pour des cons
    Méditez l'impartial message
    D'un type qui balance entre deux âges

    Le temps ne fait rien à l'affaire
    Quand on est con, on est con
    Qu'on ait vingt ans, qu'on soit grand-père
    Quand on est con, on est con
    Entre vous, plus de controverses
    Cons caducs ou cons débutants
    Petits cons d'la dernière averse
    Vieux cons des neiges d'antan "

     

    Georges Brassens

     

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  • 'Jour J...ulien...

    Les martiens n'ont-ils pas le teint vert émeraude de la kryptonite et non pas la pâleur violacée de l'améthiste animiste ?

     

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    Et où sont donc passés leurs bonnets satellites ?

    Ah, en voilà un !

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    Doriane Purple

  • sanctus rex

    Episode 3 (enfin le V) : L’Empereur… non, le King contre-attaque...

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    33 ans depuis quelques jours…
    33 ans, âge christique de la résurrection mortuaire, de la crucifixion noire, inepte et hallucinée au milieu des fleurs de pavot, au milieu des fleurs du mal, ridicule en pantalons purpurins…

    Un souffle rauque s’égare dans la pluie nocturne. Tout n’est que faiblesse dans l’humidité moirée de ce ciel noir. Un œil à force d’être mouillé par les larmes du souvenir s’inonde dans l’eau trompeuse de la jeunesse. Un cœur exsangue à force d’avoir saigné s’ouvre sur la chaussée anonyme. Un corps en perdition à force d’attendre s’atrophie dans les ruelles sombres de la ville. La mémoire est la pire des ennemis. Elle assaillit l’âme avec la même assiduité qu’un aigle prométhéen. Aussi il ne reste que l’alcool pour attaquer le foie et le cerveau, siège de la douleur fébrile des sentiments inavoués du passé. Tous ses souvenirs amers se perdront comme les larmes d’alcool dans la pluie.

    1992/1993… Flammes... Obscurité... Lyon qui m’éprend... Une soirée... Une boîte... Des étudiants... Agitation chaotique de corps livrés à l'hystérie de la fête et de la danse spontanée. Flot de chaleur. Sueur. Premier pogo. Pogo gigantesque sur le rythme oppressant de Territorial Pissings de Nirvana. Coma éthylique d'une fille... Hystérie de sa copine... Claques sur la joue pour la réanimer. Evacuation musclée et rapide... Et moi puant l'alcool et le tabac porté par le bruit et la fièvre de la foule étudiante... Autre lieu, autre temps... ou si peu différent... Ma minuscule chambre d'interne. Nuits blanches. Nirvana en boucle en continu jusqu’à l’abrutissement total, jusqu’à la prise de conscience totale de l’absurdité de ma pénible condition. Smells Like Teen Spirit, In Bloom, Came as You Are, Breed, Lithium, Polly, Territorial Pissings, Drain You, Lounge Act, Stay Away, On a Plain, Something in the Way à fond sur le disqueman d’un copain jusqu’à l’oubli de la détresse, de la fatigue, de la nuit, de l’aube, de la Sup., des maths, de la physique, des DM, des colles, des secondes, des minutes, des heures, des jours, des semaines, des millénaires d’ennui, de ma jeunesse, de ma mort prochaine...
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    Kurt Cobain crachant mon propre désespoir dans mes oreilles ensanglantées, Chris Novoselik sautant convulsivement sur les murs de ma chambre, Dave Grohl, explosant ses dents de Brel du rock sur sa batterie. Le grunge ne peut se déguster qu’avec une énorme goutte d’alcool et de désespérance cynique dans la gorge. Il ne fait effet que lorsque vos tripes forment une sinusoïdale syncopée entre liquéfaction et solidification, que lorsque votre sang bouillonnant est prêt à exploser vos artères, que lorsque votre cerveau reptilien tape à grands coups de pied sur votre cerveau humain écrasé, que lorsque l’environnement prend une teinte tragiquement comique et littéralement ridicule.
     
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    C’est l’instant où le temps suspend son vol, où rien n’est impossible, où rien n’est plus stupéfiant, où les dents se projettent en avant dans un rictus rageur, où les corps perdent leur poids et s’échappent de la fatale gravité, où le parfum de l’air pue le soufre, où la rébellion s’agite dans vos petites mains boudinées et embourgeoisées, où vos vêtements se parent de camphre et de stupre, où nage entre deux eaux un revolver morbide, où les cheveux longs et gras s’agitent fébrilement dans l’air vaporeux, où les corps écorchés s’entre-déchirent, où le temps n’a plus de prise sur la réflexion métaphysique, où seule la pataphysique est de mise et le réel banni.
     
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    Equations obscures à jamais finies...
     
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    Sommeil à jamais trouvé... Oubli...
     
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    Course aveugle, frénétique et effreinée vers l’avant inexorable tout en jetant un œil maladif et craintif vers l’arrière incertain…
    Voici l’histoire de la télé-réalité, et surtout du rock, de la musique, de l’art, des sciences de l’industrie humaine en général…

    16 août 2007 : double anniversaire en perspective : celui insouciant de ma fille, qui a maintenant trois ans et celui posthume et forcément purement morbide de la mort d’Elvis en 1977, année de mes propres trois ans innocents…

    Voilà la pierre anguleuse de l’histoire du rock qui se cache sous cette pierre tombale. Mais, nous ne sommes que d’infâmes pilleurs de tombes, des outlaws détrousseurs de diligences mortuaires, de pauvres vivants dévorant goulûment les zombies plus morts que vivants, nous appropriant sous nos faux airs de faussaire et sous nos faux airs de fossoyeur, les bribes de talents de nos aïeux méritants; nous ne pouvons le nier. Croire que le seul néant est créateur est purement illusoire ! Prométhée, notre père fondateur, ne nous a-t-il pas créés, nous les Hommes, à partir de l’argile originelle et du feu olympien ? (Mais allez faire la même prouesse avec de la pâte à modeler et une misérable allumette ! Il n’y a que les yeux enfantins pour forger de tels ballets vivants !)

    Pour les uns, trop infatués par leur propre misère intellectuelle, il ne restera d’eux qu’une course sporadique dans la nuit trop brève de leur propre oubli calamiteux, fauchés par leur conformisme insipide. Pour d’autres, élus par leur seul talent Doré, on découvrira chez eux une précipitation insatiable et salutaire vers la lumière, d’abord diaphane puis aveuglante de leur gloire enflammée.
     
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    D’un Elvis, revival, estampillé Saint des Saints du Rock’n Roll, ayant lui-même pillé la musique afro-américaine, à une Charleen Spiteri , lui rendant hommage, après avoir fondé son groupe sur le souvenir vivace d’un Paris-Texas de Wim Wenders poignant et féerique ( Southside, mon premier album véritable et mes premières écoutes d’un rock épuré et très slide en boucle sur mon antique walkman alors tout neuf !),
     
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    en passant par un remix très dansant de "A Little Less Conversation", jusqu’à un déhanché d’un George Michael, repris avec plus ou moins de liberté par un Robbie Williams juvénile, sensiblement ridicule, et par le groupe fusion sans foi ni loi Limp Biskit, sautant avec une ferveur jubilatoire sur une bombe d’une mission impossible, les influences, les hommages, les parodies, les plagiats sont multiples, riches et divers.

    1977-2007 : trentenaire cynique de mes trente-trois ans d'Antéchrist.
     
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    Pas de revival pour moi, si ce n’est au travers de la musique, comme toujours… Résurrection faussement déifiée de mes 33 ans et deux jours. Honte, honte , honte à moi pour ces affres diffamatoires, pour ces vérités faussement véritables.  Qu’y-a- t-il de commun entre une James Bond’s girl aux yeux d’or voguant avec excès dans les déserts ouatés et sirupeux d’Inxs et le souvenir cynique du début du disco sinon la fébrilité adolescente d’une timidité extrême et la sensation de n’être personne à défaut d’être quelqu’un ?
     
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    Pourtant la reprise de chansons à succès est génératrice de dollars habilement, voire facilement gagnés.
     
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    Mais d’autres aiment, voire adorent la difficulté, la contre-culture étant l’alternative génératrice de troubles métaphysiques. Voyez Gainsbourg reprenant à bras le corps La Marseillaise, dénotant uniquement sur la contradiction entre le registre de chant guerrier et le ton pacifiste de rythme reggae.
     
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    Voilà de même ce jeune martien aux accents rockailleux qui entame, après une première perdition , une seconde (due) mouture douée d’une Lolita Kubrickienne , aux accents de jeunes grunges en fleurs.
     
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    Jubilatoire,, improbable, hors du temps, inaltérable, orgueilleux, inqualifiable, inclassifiable, imprévisible…. Peut-être peu porteur en matière marketing ! It’s no good ! No good ! No fun ! No fun ! Mais on s’en fout, l’honneur est sauf ! Et mieux, il s’en fout (ou si peu !) et le jeune grungy classieux ne trahit pas ses convictions et son sens artistique…. qui feront paradoxalement et certainement son inévitable succès ! Il n’y a pas de secret : Le naturel sourit aux audacieux et chassez la fortune, elle revient au galop, n’en déplaise à Virgile et à Destouches !
     
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    L’esquisse se révèle un vrai tableau de maître, malgré la censure diluvienne et anamorphosée d’une bien peu libertine de droit. Bien léché, voire pourléché, l’opus nouveau s’apparente peu à un opus dei sectaire, mais plutôt à une ouverture intronisant vers le divin via le prochain album intergalactique de ce nouvel extra extraterrestre.
     
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    A écouter en stéréo sur internet en ouvrant deux fois le site de ce Buster Keaton ironiquement caméraman, au ukulélé couvert de signes cabalistiques et psychédéliques (du cheval nocturne chevauchant cavalièrement le cheval solaire d'Hélios, en passant par une  Fiat 126 volante, jusqu’à une tête énigmatique au port faussement altier et aristocratique, guillotinée par erreur à l’aube de la vingtaine) , c’est encore plus bruital !
     
     
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    En attendant l’apparition de sa navette spatiale électrique dans l’obscurité  déjantée du crépuscule grandissant
     d’un vendredi soir improbable, le roi extraterrestre au sceptre micro, le space cow boy aux revolvers intergalactiques et aux cœurs en plastique devra donc :

    - subir les pressions envahissantes des fans féminines aux cris stridents, comme le King avant lui, tout en gardant sa cravate impeccablement nouée :
     
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    « Rape me
    Rape me my friend,
    Rape me,
    Rape me again.
    I'm not the only one
    Hate me,
    Do it, and do it again. »

    - modérer ses goûts immodérés pour les vêtements couleur rouille à la Vinnie Dombrowski (Cf. dernier Gala : c’est pas moi qui l’achète, c’est ma belle-maman, même si je le feuillette aussi de temps en temps ! Ch'ais très bien que les informations sont parcellaires, voire fausses pour certaines photos d'enfants blonds!)
     
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    - étoffer sa collection revival eighties de badges
     
    - se glisser tel un iguane dans la peau trouée d’une célébrité (non, pas celle d’Eve Angeli !)

    - déménager chaotiquement le vieux Rock’n Roll poussiéreux

    - se méfier des requins carnassiers qui pullulent dans les eaux chaudes du show-business (It’s a risky business !)
     
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    En attendant de me soûler amèrement à la bière à sa santé ainsi qu’à celle de ses deux groupes, afin de mieux entrer dans leur freakish 4e dimension   aliénante, j’attendrai patiemment en pogotant dans les rangs alanguis de son public imberbe de Nouvelle Star.
     
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    Dig up Elvis, Kurt Cobain, Jim Morrison, Jimi Hendrix et tous les rockers morts trop tôt, overdosés, défoncés… par un arbre mobile, noyés dans leur vomi insipide,  afin de mieux rentrer dans la légende du Rock’n Roll…
     
     
    All star !

    « J'ai toujours défendu l'idée qu'il n'y a pas de devoir de culture et que la littérature est d'abord un plaisir. Un plaisir très haut et qui exige souvent des efforts. Mais enfin, un plaisir. »

    Jean d’Ormesson

    J’en dirais tout autant de la musique…

    Longue vie au roi !

    "Au 31 du mois d'août"
     
    "Au 31 du mois d'août,
    Nous vîmes venir sous l'vent à nous,
    Une frégate d'Angleterre,
    Qui fendant la mer et les flots,
    C'était pour attaquer Bordeaux.

    REFRAIN:
    Buvons un coup, buvons en deux
    A la santé des amoureux
    A la santé du roi de France
    Et merde pour la reine d'Angleterre
    Qui nous a déclaré la guerre.

    Le capitaine au même instant,
    Fit appeler son Lieutenant,
    Lieutenant te sens-tu capable,
    Dis-moi te sens-tu assez fort,
    Pour l'aller crocher à son bord ?

    Le Lieutenant fier et hardi,
    Lui répondit : Capitaine, oui,
    Faites monter tout l'équipage
    Hardis gabiers, gars matelots,
    Faites monter tout l'monde en haut.

    Vire lof, pour lof en arrivant,
    Nous l'abordâmes par son avant,
    A coups de hache, à coups de sabre,
    De pique, de couteau, de mousqueton,
    Nous l'avons mis à la raison.

    Que dira-t-on de lui tantôt
    A Brest, à Londres et à Bordeaux
    De s'être ainsi laissé surprendre
    Par un corsaire de dix canons,
    Lui qu'en avait trente et six bons"
     
     
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    Doriane Purple

     

  • Etes-vous un répliquant ?

    Voici la malette pour la version DVD-Final Cut de "Blade Runner"!

    De quoi se prendre pour un véritable Blade Runner ! 

     

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