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Doriane Purple - Page 14

  • Epaule tatoo

     

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    Lignes tubulaires labyrinthiques de la folie. Tatouage sibyllin de ma démence quotidienne. Tatouage infâme de ma peur, de mes peurs : soleil noir de mon néant abscons, soleil noir de ma déchéance, soleil noir de ma mort à chaque crépuscule, soleil de ma renaissance à chaque aube nouvelle, soleil noir de mon nihilisme, soleil lunaire de mes chants de crépuscule. Les rayons de ce soleil noir dessinaient une danse macabre sur l'épiderme granuleux de mon corps.

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    Driane Purple 


     

     

  • Jeu surréaliste…

    Episode 2 (enfin VI) : le retour du Jeudi
     
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    Trou noir aveugle et béant de notre humanité temporelle. Il est de ces jours où l’âge ne compte plus, où la raison ne conte plus…
     
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    Il est de ces instants fugaces où seuls le cœur, l’intuition et la fragilité s’agitent dans le vide abyssal de notre existence sommaire. Cela fut le cas après une période d’intemporalité, déficience mentale qui me toucha entre deux pogos spiritueux et  prodigieux par leur essence totalement différente (4 juin : concert de Marylin Manson et 21 juin : fête du bruit, décrits précisément dans deux articles futurs, à défaut de futuristes puisque passéistes…).
     
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    Il est de ces corps rougeoyants sous la tension du talent qui nous accrochent désespérément et nous projettent dans les limbes aveuglantes de leur lumière solaire.

    Cela fait plus de deux semaines que je me promène dans les couloirs de mes propres fatigues. A force de vouloir toucher les étoiles, les jours sont embrumés des rêves fantasques de mes nuits trop réveillées. Les jours sont assoupis tandis que les nuits s’agitent autour des lumières artificielles de la vile ville.
     
    Moi, moi, moi ! ! !

    La nuit est une vaste piste d’envol pour pogos monstrueux et l’horloge baudelairienne sonne à chaque seconde le glas de mes extases futures à force de sauter dans le ciel, de mes hématomes prochains à force d’embrasser le rythme de mon cœur exhangue, de mes langues trop larges et trop pâteuses à force de me noyer dans l’alcool, de mes sourires carnassiers à force de rire à la Lune. Je suis momentanément en paix avec ma vie, quelque part hors d’ici.
     
    Soif de vies, soif de rires, soif d’oublis, soif de bruits, soif de pluies apaisantes, soif inextinguible des petits matins de lendemain de soûlerie, soif de retrouvailles, soif de survie après cette période de flottement exacerbé.

    Life de Our Lady Peace

    "How many times have you been pushed around?
    Was anybody there?
    Does anybody care?
    How many time have your friends let you down?
    Was anybody there?
    Did anybody stare?

    How many time have your friends let you down?
    Just open up your heart
    Just open up your mind
    How many times has your faith slipped away?
    Well, is anybody safe?
    Does anybody pray?

    Oh, Life is waiting for you
    So messed up, but we're alive
    Oh, Life is waiting for you
    So messed up, but we'll survive

    How many days have you just slept away?
    Is everybody high?
    Is everyone afraid?
    How many times have you wished you were strong?
    Have they ever seen your heart?
    Have they ever seen your pain?

    Oh, Life is waiting for you
    So messed up, but we're alive
    Oh, Life is waiting for you
    So messed up, but we'll survive

    She gets high
    She gets lost
    She gets drowned by the cost
    Twice a day, every week, not a lie

    She gets high
    She gets lost
    She gets drowned by the cost
    Twice a day, every week, not a lie

    Oh, Life is waiting for you
    So messed up, but we're alive
    Oh, Life is waiting for you
    So messed up, but we'll survive
    All messed up, but we'll survive"
     
    La vie ne m’a pas attendu ; elle est passée à côté de moi sans que je m’en aperçoive. Il est 4 heures du matin. Y-a -t'il quelqu’un à la maison ? J’ai le goût amer d’une fin du monde sur mon palais meurtri. Je me retrouve tout seul. Adieu les soirées passées au coin du lit de ma petite fille en lui racontant des histoires esthétiquement enfantines, adieu les nuits passées allongées dans la chaleur amoureuse de ma femme… et bien sûr adieu aux primes étoilées de M6…
     
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    D’une main maladroite, j’enclenche la machine spirituelle à remonter le temps. Elle est abusivement sélective et délaisse le principal. C’est une voleuse d’instants non partagés. Je répare partiellement mon absence temporelle. C’est le retour du Jeudi, passé de manière déraisonnable aux oubliettes du Mercredi. Je m’accroche à ces images volées de ci, de là. Elles ont le goût amer de la pluie qui s’annonce, des désillusions futures, des regrets passés. Mais elles me réchauffent le cœur par leur fraîcheur insolente. Je m’aveugle à l’ombre des jeunes garçons en fleurs dans leurs costumes faussement ridicules. Fuck off ! ! Je sens une conscience inconnue qui se fait sentir comme Victor Hugo le décrit :

    «  Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre
    Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,
    L'oeil était dans la tombe et regardait Cain. »

    Sinon une Légende des siècles, c’est au moins une Légende des cierges qui m’assaille dans le crépuscule naissant. Chants des crépuscules, baignant dans leur agonie poétique, rougeoyante et inévitable. Le spectacle du jour évanescent est une tragédie contradictoirement burlesque de notre propre fin qui s’achemine avec la tombée des nuées, voire des nues lorsque nous tombons enfin progressivement en lambeaux… Visions nocturnes des primes noctambules. Solo de guitare improbable et indéfinissable au fond de l’horizon de notre vie dérisoire ? Figure intime et ultime de notre désir de vivre avant la fin.
     
    Les portes de Baltard se referment inexorablement sur mon visage blême. Les images défilent au bout de ce couloir sombre de mon oubli, de ma perte, de ma défaillance fébrile, de mon absence encore provisoire. Je me remémore des instants non vécus par le truchement de la technologie de la toile. Mais bientôt, cette dernière m’enserre, me colle, me piège comme un insecte naïf de ses pattes de soie subtile. Ce que j’aperçois n’a pas de sens.
     
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    Un doux cradingue usant et abusant de mes codes bloguiens. Est-ce une nouvelle hallucination dans ce monde englouti du virtuel?  Jeu surréaliste de la conscience vascillante. Dans mon Duchamp visuel, je ne vois que des urinoirs s’exibant insolemment dans la planéité télévisuelle en face de moi. Je me sens observé comme sur un petit écran. Délire paranoïaque ou mégalomane d’un panorama de mégalopole à la dérive ? Je suis frappé par la similitude des concordances des prestations de Julien Doré et de mon article (L'homme à la barette dorée -  Episode 1 (enfin IV...): la guerre des nouvelles étoiles) le consacrant et que je lui ai consacré. Les rapprochements sont troublants, déconcertants, déroutants, foncièrement abusifs et maladivement préoccupants :
     
    • Passons d’abord au crible les quarts de finale : j’ai un hoquet étouffant de surprise lorsque je constate que, lors d’un duo avec Gaétane, Julien Doré s’exibe avec un t-shirt bleu sombre arborant la photo d’un Iggy Pop salement couronné, un blouson noir et un pantalon aussi dark, me rappelant effrontément la définition de couleur de mon blog principal (bande bleu profond bordée de noires intentions) et mon image virtualisée de ma page Myspace avec exactement le même emblème rock qu’est Iggy Pop. C’était tellement flagrant qu’au premier coup d’oeil, je ne vis que l’image déroutante du roi du punk et ce n’est que bien après que j’ai redécouvert la symbolique des couleurs…
    • Dans la continuité de l’émission, apparaissent trois silhouettes, trio improbable et trop impeccable, chantant "Let’s groove", tube disco, mais surtout sappées comme les trois membres de Nirvana disséminés dans mon premier article…
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    • Mais le plus frappant fut la finale que je vis, vies, vivi, avec un écart certain de plusieurs jours… Pourquoi, en effet le retour du Jeudi un Mercredi ?
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      Un grungy classieux, pas du tout crasseux, aux allures de flingueur blond bondien de sa Majesté, interprétant un "Smells like teen spirit" jazzy et spirituel se gorgeant ostensiblement d’une collation subtile de bière et se dandinant de ses airs de dandy divinement sarcastique, devant une Marianne James, cantatrice pas du tout chauve, pâmée, aux airs perversement et subtilement Iggypopiens, répondant effrontément à mes évocations bloguiennes, cette prestation sensiblement parfaite baignant dans un bain moussant jusqu’à l’overdose de couleur pourpre.

    • Et comment ne pas évoquer pour finir (par m’achever ?)  le bracelet de Julien Doré (quoique à ce degré d’intimité extrême, je peux l’appeler "Juju", voire "Mon Juju" !), bien sûr de couleur pourpre lors de sa prestation extatique des Kinks "You really got to me" et même lors de son lendemain de promo à M6 et à Canal +.

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    Si ça n’est pas des clins d’œil ostensibles ou de grands coups de coude prononcés, voire imprononçables, dans les côtes à ma prose débridée, qu’est-ce donc ? Credo quia absurdum ! Alors je tiens à adresser solennellement à Julien tout simplement un merci modeste et sans ambages pour m’avoir lu et pour m’avoir donné par l’intermédiaire de ses jeux surréalistes de connivence l’aplomb et l’amitié de sa personnalité et de son immense talent! Il m’a éclaboussé de son cynisme positiviste et de son second degré salvateur dans ce grand univers du petit écran confiné aux sourires et aux vouvoiements de façade, et aux malversations et aux tortures de coulisses. Je me rends donc disponible dans la seconde qui suit pour ce Christ noir pas du tout crucifié au nom du grand Dieu Audimat. Au nom du Jean d’Ormesson, au nom de son fils spirituel Julien, au nom du pas très sain d’esprit que je suis ! Il est vrai que je suis un conteur de prose prosaïque. Mais qu’importe, s’il faut que j’écrive des "Baby, I love you ! I love you, Baby !" pour une audience prépubère, je ressortirai de mes vieux grimoires mes bafouilles adolescentes.

    Mais non, tout cela n’est que pures billevesées : je suis certain que Julien Doré, le pourfendeur d’image mass-média, saura détourner son image de sex-symbol au profit d’un art oratoire, scriptural, musical inventif et purement iconoclaste. Contrairement à certains olibrius qui abusent de leur status et de leur cursus, Julien, sans contrefaçon, est un garçon, qui sait mêler une intelligence fine, cultivée, ciselée, ciblée, adaptative et un sens de l’humour purement incisif, déstructuré, ironique, cynique, timide qui me rend espoir dans le monde désabusé de l’adulte social. Le fin et ironique Jean d‘Ormesson ne lui a-t-il pas rendu ainsi un hommage sincère en lui déclarant publiquement : « Je suis venu te féliciter, te dire que j’étais fier de t’accompagner sur ton épaule, te dire que tu vas avoir des succès considérables, que tu vas faire une carrière magnifique et que moi, je t’accompagnerai, comme un petit oiseau, là, sur ton épaule ! » It's not so easy d’être décalé !
     
    Enfin, je déroge par là à mon bon sens primaire et primal d’homme du terroir (c’est vrai je me surprends à me retrouver souvent par terre lors de pogos !), en un mot (ou presque…), je fabule, j’affabule j’hallucine, je me fais tout un ciné, je lâche la bride de ma mégolomanie galopante, j’escalade ma funeste folie des grandeurs De Funèsienne pour mieux dévisser et tomber dans le gouffre béant de ma solitude grapho-illogique… Ce n'est qu'une mise en abîme de ma propre imagination débridée!
     
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    Quelle est donc cette ironique destinée qui nous fait rencontrer l’anicroche caricaturale de nos espoirs passagers ? N’ai-je pas, par pur hasard, croisé Chevènement et Gaudin alors que je ne rêvais que du Che et de Gandhi ? Alors pourquoi pas le terne reflet d’un Julien Doré ? Ah, oui c’est déjà fait en la personne de Philippe Catherine, prince maudit du deuxième degré inintelligible et écervelé tant son style et ses enluminures scéniques sont inexistantes, grossières et plates hormis l’exhibition insane de ses abdominaux Kronembourg…
     
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    Alors que me reste-t-il sinon ces petits détails qui me bouleversent par leur incongruité ? La Raison, et j’aurais tort de ne pas me faire une raison ! N’avez-vous pas remarqué ce genre de petits détails qui semblent vous sauter aux yeux, voire à la gorge, par leur fourmillement incessant, tous liés à vos préoccupations du moment ? De multiples bars qui parsèment vos rues au point que vous pensez que les gens y dorment faute d’habitations, des verres d’alcool à perte de vue au point que vous pensez que les mers et les océans sont alcoolisés de façon trop salée, d'innombrables et inabordables brunes au   magnifique visage de Madonne, aux œillades enflammées plein les mirettes au point que vous pensez être dans votre Renaissance, des nuits trop blanchies par les cris… infantiles au point que vous pensez être un zombie insomniaque, des poussettes criardes à tous les coins de rue au point que vous croyez que les membres de Kiss, Alice Cooper et, accessoirement, les 2Be3, se sont suicidés prématurément dans la même communion intellectuelle (ou presque !) afin de se réincarner pour de nouveau provoquer leurs parents… En ce moment, j’ai l’impression que tous les véhicules motorisés sont des Logan MCV, double paternité oblige ! Je fais des rêves diaphanes de Logan déshabillées  !
     
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    Je sais, c’est moins Rock’n Roll qu’une Harley ou une Porsche ! Je ne suis plus sous l'emprise, voire sous l'empire du côté obscur.
     
     
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    Mais allez mettre un siège auto pour bébé avec toutes ses attaches labyrinthiques, une poussette qui pèse trois tonnes, le sac de bébé bourré à craquer de couches, de doudous, de crèmes contre le soleil, contre la peau rêche, contre l’eczéma, contre les rougeurs, contre la myxomatose photographique, contre les bisous baveux de la vieille tante, contre les radiations nucléaires, contre la çonnerie (c’est le plus gros tube ! Un jour où le général de Gaulle se promenait avec Malraux, une femme qui les croisait, clama : : " Mort aux çons ! ". De Gaulle se tourna alors vers Malraux et dit simplement : " Vaste programme !" Cependant, cela reste un effet placebo puisque on n’est toujours leçon de quelqu’un.), les courses pantagruéliques de la semaine, sur le symbole faussement rebelle de l’Amérique ou dans le coffre du bolide allemand, qui, soit dit en passant, est déjà surchargé par le moteur ! Qualité / prix c’est vite vu, c’est la Logan qui gagne !
     
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    Mais en rouge Lucifer et avec une bande blanche façon Starsky et Hutch, cette navette spatiale customisée ne passera certainement pas inaperçue !

    Ça craint pour moi !
    Ça craint pour moi !
    Ça craint pour moi !
    Moi, moi, moi ! ! !
     
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    Se trouver face à ce martien doré serait pourtant pour moi, pauvre saturnien, sélénite de conviction de surcroit, la conclusion illogique et improbable d’une longue et insaisissable Rencontre du 3e type… De là à dire qu'il me taperait dans l'oeil...
     
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    Alors je scrute quand même les nouvelles étoiles, je branche et je braque mes paraboles astrophysiques pour déceler un hypothétique signe extra-terrestre de ce sombre au-delà télévisuel bien qu’invisible…
     
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    « Je me suis forcé à me contredire pour éviter de me conformer à mon propre goût. » dixit Marcel Duchamp…
    Les bulles légères s'envolant de ma bière mortifère me sont sûrement montées à la tête, provocant une céphalée mégalomaniaque d'un "je" surréaliste...
     
     
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    C'est ça le hic !...Hic !...
    Gare à l'accident neuronal !...
     
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    Doriane Purple 

  • Make love, not war...

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     Tout un cirque psychédélique pour fêter le trentenaire de ce Summer of Love:

    "Eté 1967 : quelque part en Californie, s'invente un mouvement qui va marquer toute une génération, et bien au-delà. Le Summer of Love durera finalement près d'une décennie. Et ses images, ses mots d'ordre, ses musiques, résonnent encore de toute leur force utopique. Films cultes, concerts mythiques, docus de légende : du Lauréat (1967) à Je t'aime,moi non plus (1976), de Gimme Shelter (les RollingStones filmés par les frères Maysles) à Jimi Plays Monterey (Hendrix par D.A. Pennenbaker), de Tommy, opéra rock déjanté à Woodstock, festival rock chaviré, de Hair, le film à Hair, le documentaire, une traversée sans nostalgie des années hippies, présentée par Jane Birkin."
     

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    D'après Arte

  • Spongiculture…

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    Sur des images sépia, un groupe de jeunes excités agitait leur mal de vivre en se secouant gaiement sur une scène sans public. Cris vindicatifs des guitares électriques. Le chanteur décharné, mais tout aussi acharné, se convulsait devant son micro en des positions extatiques. Rage de la jeunesse refoulée. Rage de vivre. Rage d'être vivant. Les corps s'extirpaient de leur gravité pour mieux voler, fulminer, s'entrechoquer dans un bruit vital. Le maître mot était vie, vie, vie ! ! ! La douleur n'était plus rien, seul le rythme et les décibels à outrance comptaient. Les corps et les âmes se fusionnaient dans cette musique noisy dans le but de tout oublier. L'oubli, c'est le but récurrent qu'ânonnait cette foule de corps tremblants. C'était le leitmotiv plénier. Je me retrouvai soudain dans cette marée humaine rafraîchissante et, basculé de droite à gauche, ma vision se limitant à apercevoir des flashs parcellaires, mon esprit se laissa aller à l'oubli total. Je ne savais plus où j’étais et cela me procurait des sensations intenses et uniques. Quel bonheur d'oublier sa vie, quel bonheur d'oublier sa mort ! Say a pray for me ! Je me sentais ballotté dans un maelström humain, le flot de corps à la dérive me portant un instant puis me noyant le moment d’après dans un pogo monstrueux. Des cheveux tournoyant, des yeux révulsés, des bras inertes, des corps pris de frénésie fiévreuse, des souffles haletants. Saturation du son, bruit confus de luttes amicales, sueur qui colle les cheveux sur les tempes, sourires crispés sur un solo déchirant de guitares électriques. Lutte entre la vie et la mort, lutte entre la jeunesse et la mort. Lutte vaine des souvenirs. Affirmation de ma souffrance récurrente. J’ai envie de mourir, j’ai envie d’oublier, j’ai envie de vomir tout simplement pour expulser ma peine, ma souffrance, ma torture. Gloire en le scélérat simple d’esprit : il ne côtoie pas le doute, les remords, le regret. Il vit dans le présent. Pas de futur, pas de passé. Quel pied que cette inconscience de sa mortalité et de son devenir… Le présent n’existe plus et mon esprit se perd dans mes souvenirs du futur. Paix illusoire de l'âme. Noire volonté de l'inconnu. La gestuelle émotionnelle de l'homme s'agite dans la pénombre de l'espace infini, inutile, troublante, déchirante. Des démons faussement ingénus contemplent cette agonie vacillante dans des fauteuils soyeux et propres… 

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    Avec sa dégaine famélique de junkie ou de drug-shooting freak, Vinnie Dombrowski surfe sur plusieurs styles dans divers groupes :

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    la country avec The Orbitsuns,

     

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    le blues avec Chef Chris and his Nairobi Trio,

     

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    le rock avec Crud et Spys4darwin.

    Mais il reste inégalable dans sa stature de leader excité et charismatique du groupe post-grunge Sponge. Sa voix fêlée retentit avec fébrilité dans ses divers albums :

     

    medium_f75699zhvt1.jpg  Rotting Piñata (1994),

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    Wax Ecstatic (1996),

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    New Pop Sunday (1999),

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    For All the Drugs in the World (2003),

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     The Man (2005),

    l’album de référence restant pour moi le fameux Wax Ecstatic très noir, épuré et délicieux à l’oreille.

    Le son authentique et original de Sponge est avant tout l’amalgame faussement anarchique de ses cinq membres qui viennent tous de Motor City alias Detroit : murs denses de guitares de Mike Cross and Joey Mazzola, cimentés par la basse de Tim Cross, fissurés par la voix de Vinnie Dombrowski et enfin complètement détruits par les drums combatifs de Jimmy Paluzzi puis de Charlie Grover, un style reflétant le Détroit postindustriel en crise, saccagé, ruiné, la ville des Stooges, violente, déglinguée, lézardée, flinguée. A voir, à contempler, à entendre, à écouter don d'une oreille attentive et spongieuse en lavant sa vaisselle musicale d’un coup d’éponge.

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    Doriane Purple

  • "Salope!"

    "Anne-Marie Comparini, du MoDem, a demandé, vendredi matin 29 juin, que le secrétaire général délégué de l'UMP, Patrick Devedjian, "s'excuse publiquement", après son propos la qualifiant de "salope". "Ces propos, je les trouve choquants, déplorables. Comment peut-on, dans notre pays, créer la culture du débat si l'on parle ainsi de ceux qui défendent des valeurs différentes", s'est-elle offusquée sur Europe 1.

     


    Mme Comparini a estimé que le propos de Patrick Devedjian "témoigne d'un manque de respect à toutes les femmes, porte atteinte à la dignité des femmes". "Il ferait bien de s'excuser publiquement", a-t-elle ajouté, en précisant que M. Devedjian lui avait téléphoné jeudi soir "très tard".

    Le secrétaire général délégué de l'UMP a traité l'ancienne députée du Rhône Anne-Marie Comparini de "salope", dans un reportage diffusé mercredi par la chaîne lyonnaise TLM.


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    Dans ce reportage consacré aux premiers pas parisiens des députés du Rhône nouvellement élus, Michel Havard (UMP) et Pascale Crozon (PS), on voit Renaud Muselier, député des Bouches-du-Rhône, présenter M. Havard à Patrick Devedjian en lui expliquant qu'il a battu Anne-Marie Camparini.

    Le secrétaire général délégué de l'UMP a adressé un communiqué, jeudi soir, pour regretter "son interjection déplacée". Patrick Devedjian "renouvelle toute son estime et son amitié" à l'ancienne députée UDF du Rhône. Il "déplore" également "la diffusion sur Dailymotion d'images volées lors d'une conversation privée". Selon son entourage, "ces propos n'avaient aucune vocation à être diffusés".

    Patrick Devedjian s'est entretenu dans la soirée avec Mme Comparini, selon cette même source. "Il souhaitait s'expliquer et s'excuser personnellement pour ses propos déplacés", a précisé une personne de son entourage.

    TLM A PASSÉ OUTRE LA DEMANDE DE L'UMP

    Plus tôt, le directeur d'antenne de TLM, Jean-Pierre Vacher, a expliqué que M. Havard, par ailleurs secrétaire général de l'UMP dans le Rhône, "était très gêné et nous a demandé de ne pas le diffuser, mais M. Devedjian savait qu'il était filmé, et nous trouvons assez déplorables de tenir de tels propos, donc nous l'avons laissé dans le reportage"."

    D'après Le Monde du 28/06/07 

    C'est vrai que de tenir des propos injurieux et sexistes dans le cadre d'une conversation privée (sur une grande place publique lyonnaise avec une caméra à côté! ) édulcore la gravité des dites paroles ! Vive la parité du patriarcat politique français !

    Doriane Purple
  • J-2 avant l'invasion...

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    Après le chant noisy des cigales, voici le chant brutal et bruital des Eurocks qui s'annoncent comme chaque année. Ah Malsaucy avec ses bains de boue méphitique dignes de Woodstock,  ses saturations de riffs de guitares, ses explosions primales de tympans, ses hallucinations appolinairiennes, ses pogos monstres et sa pluie si rafraîchissante! Rien que du bonheur! Pas une once de spleen mais sûrement beaucoup de fange nauséeuse cette année, vu les cieux sombres!

    Madame, Monsieur, demandez le programme !

    Jour J: Cf. esquisses des Reines de l'âge de pierre

    Doriane Purple

  • Cadavre exquis...

    "Des gangsters tués par balles, des accidents de voiture, des grands brûlés : le photographe américain Weegee, de son vrai nom Arthur H. Fellig (1899-1968), bénéficie d'une exposition au Musée Maillol, à Paris, la meilleure jamais organisée en France.

    Depuis longtemps considéré comme un classique aux Etats-Unis pour avoir marqué l'art de son temps, le photographe s'est fait le témoin sans pudeur du New York de la Grande Dépression, secoué par la crise économique et la Prohibition : un décor nocturne et violent, peuplé de pauvres gens et jonché de cadavres.

    Vivant dans sa voiture, branché sur les fréquences de la police, Weegee vole de drame en drame et éclaire de son flash puissant cette violence qui effraye et fascine l'Amérique.

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    Mais c'est moins le fait divers lui-même qui intéresse le photographe que le voyeurisme des badauds, le détail incongru qui transfigure la scène de crime en théâtre drôle et grinçant, donne de la ville une vision poétique et fantastique.

    Observateur acéré des relations humaines, Weegee consacre aussi certaines de ses meilleures images au spectacle des inégalités sociales et raciales, dénonçant le racisme et la ségrégation, s'attendrissant sur le sort des classes populaires."

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      "Aux Etats-Unis, il y a belle lurette que Weegee, l'arpenteur sulfureux des sombres années de la Dépression, a été rangé parmi les classiques. Pourtant, c'est la première fois que le photographe américain (1899-1968) bénéficie en France d'une exposition d'importance. Et encore, pas dans une institution publique. C'est le Musée Maillol, à Paris, qui lui rend justice avec des photos issues de la collection Berinson : le lieu est certes étroit mais fait honneur à l'artiste avec 228 beaux tirages d'époque, tirés par Weegee, centrés sur ses photoreportages des années 1935-1945.


    Pourquoi ce retard ? Sans doute parce que flottent encore sur ses images des relents de scandale qui font se boucher le nez à certains. Dans un New York insomniaque et violent, secoué par la crise économique et la prohibition, le nécrophage Weegee avait fait de la mort son métier, courant la nuit à la recherche de meurtres et d'accidents pour nourrir les journaux populaires comme le New York Post ou le Daily News.

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    Weegee, son étrange surnom, lui vient du "Ouija", une planchette utilisée pour faire du spiritisme. Car le petit immigré juif élevé dans les quartiers misérables du Lower East Side flaire les catastrophes avant qu'elles n'arrivent. Une nuit, il photographie un clochard affalé sous un porche. Deux minutes plus tard, l'homme se fait renverser par une voiture..., la photo suivante montre un prêtre en train de lui administrer l'extrême-onction sur le bitume. Chaque nuit, Weegee vole de drame en drame, prenant de vitesse les autres journalistes et parfois la police. En 1938, il est autorisé à brancher la radio de sa voiture sur la fréquence de la police. Dès lors, il ne quitte plus sa belle Chevrolet qui lui sert tout à la fois de domicile, de planque et de labo. Très vite, "Weegee the Famous" impose son nom et construit son mythe, qu'il entretient dans deux livres (Naked City, 1945 et Weegee's People, 1946). Dans ses autoportraits, il se met en scène au volant, le cigare au bec, prêt à chasser le crime.

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    Face à la mort, Weegee est sans retenue, sans pudeur aucune. Il montre à l'Amérique cette violence qu'elle craint et qui la fascine. Le regard fixe des cadavres démantibulés sur la chaussée. Les "rôtis", ces hommes carbonisés dans leur voiture. Les victimes des incendies qui pleurent leurs proches. Mais surtout, la foule de curieux qui va au crime comme on va au spectacle.

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    Car c'est souvent moins l'événement que le voyeurisme qui est le sujet de ses photos : celui des badauds qui se repaissent du drame, comme celui du spectateur qui jouit de l'image.

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    Et lorsqu'un maître nageur tente de ranimer un noyé, Weegee capture surtout la coquette qui fait coucou à l'appareil. Avec un flash violent qui est sa signature et qu'il utilise même en plein jour, ou avec une pellicule à infrarouge, Weegee met à nu les émotions et révèle les instincts les plus bas. Dans l'obscurité, les brutes se ressemblent toutes, qu'elles soient du côté de la police ou de celui des truands.

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    La mort ainsi croquée devient un théâtre drôle et grinçant, où les graffitis et les inscriptions des vitrines multiplient les calembours visuels.

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    "Ajoutez juste de l'eau bouillante", dit une publicité qui orne le mur d'un immeuble en feu.

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    Weegee n'hésite pas à inverser la photo au tirage ou à souligner, dans des cadrages dignes de films noirs, le détail dramatique et insolite : le dentier qu'a perdu une défenestrée dans sa chute ou le borsalino d'un gangster.

    Mais le talent de Weegee ne se limite pas aux scènes de crime. Observateur acéré des relations humaines, il a réservé certaines de ses meilleures images au spectacle des inégalités sociales. Plusieurs dénoncent le racisme et l'injuste ségrégation qui frappent les Noirs américains (The Nigers Stink, 1943).

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    Dans sa plus célèbre image, The Critic (1943), Weegee oppose les riches et les pauvres, en montrant une critique de théâtre emperlousée qu'insulte une pauvresse... une rencontre qu'il avait lui-même provoquée. C'est très nettement aux classes populaires que va la préférence du photographe : on le verra ainsi quitter sa posture cynique pour s'attendrir un instant devant des enfants pauvres endormis en vrac sur un escalier de secours.

    En s'immergeant dans la nuit new-yorkaise, Weegee a fait surgir une ville inconnue, aussi violente que poétique, où l'on croise des clochards ivres, des gangsters, des danseuses, des stars, des gratte-ciel et des carrefours sombres. Il y a du Walker Evans dans sa façon de collectionner les signes urbains. Et ses galeries de trognes, dont beaucoup ont été capturées dans son bar préféré, le Sammy's, ne sont pas sans rappeler les futurs portraits de Diane Arbus.

    Les images de Weegee ont compté aussi bien pour les films de Francis Ford Coppola que pour les sérigraphies d'Andy Warhol. Preuve qu'on peut être spécialisé dans le reportage de faits divers et marquer durablement l'art de son temps."

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    D'après Le Monde du 21 juin 2007

    En ces soirées sombres, les journaux télévisés ont-ils la même problématique poétique, sociale, esthétique et philosophique en nous montrant à longueur de temps des cadavres bien peu exquis? J'en doute...

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    Petite remarque: j'ai découvert que la pochette de l'album de George Michael "Listen without prejudice volume 1" de 1990 devait certainement être illustrée par une photographie de Weegee. C'est tout à la fois déconcertant et marrant...

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    En vérifiant sur le dit album, il s'avère que c'est bien une photographie de Weegee datant de 1940, intitulée "Crowd at Coney Island", ce qui, vu l'oeuvre du photographe et sa philosophie sociale, tendrait à illustrer parfaitement le titre de l'album et plus généralement l'oeuvre de George Michael...

    Doriane Purple

  • AmeriKKKa

     

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    " Un procès rouvert
    Inspiré de faits réels - l'assassinat de Michael Schwerner, Andrew Goodman et James Chaney par des membres du Ku Klux Klan sur une route du Mississippi - ce film combine impeccablement le suspense d'un policier et le réquisitoire antiraciste, montrant l'enracinement de l'intolérance dans l'Amérique profonde. Après Angel heart, qui s'intéressait aux rites vaudous de la communauté noire, Alan Parker continue sa plongée dans le sud des États-Unis, dépeignant cette fois une petite ville, murée dans le silence et la haine, à l'époque de la ségrégation raciale. Willem Dafoe et Gene Hackman, tous deux en grande forme, donnent corps à ce duo de policiers mal assortis - un classique du genre - portés néanmoins par une même passion du métier. Neuf ans après sa sortie, le film fera l'objet d'un épilogue inattendu. Un complément d'enquête entraînera la réouverture du procès, expédié en 1967, des assassins des trois militants, qui se soldera par la mise en cause d'un responsable du Ku Klux Klan."

    D'après Arte 

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    Il y a parfois de ces films qui vous laissent cloués sur votre fauteuil de cinéma et qui, des années après, ne cessent de vous étonner, de vous faire réfléchir et qui, parfois vous glacent encore le sang presque 20 ans plus tard par leur actualité encore brûlante... La guêpe (WASP) peut malheureusement toujours piquer durement.

     

    Doriane Purple